samedi 5 octobre 2024

Transitio 2.0

Article mis à jour le 12 juin 2023.



Transitio.net a déménagé sur Google !

    La première version de Transitio, mise en ligne le 4 févier 2012, a fini par disparaître car le logiciel que j'avais utilisé pour créer le site est devenu périmé et impossible à mettre à jour. La dernière fois que je l'avais consulté il avait compté plus de 845.000 lecteurs.
    
    Heureusement que j'ai créé ce blog de sauvetage à temps ! On y retrouve les 220 anciens articles de Transitio.net (qui ont été corrigés et mis à jour !), ainsi que tous les nouveaux, car TRANSITIO continue ! 

Transitio ? Pourquoi ce drôle de nom ?

    Le vieux dictionnaire Latin/Français, le Gaffiot donne la définition suivante du mot latin "transitio" : "action de passer, passage..."
    Je n'ai pas trouvé plus joli nom pour ce site dont l'objet est d'analyser la formidable période de transition que nous vivons : transition énergétique, économique et sociale.

Pourquoi ce site ?

    L'humanité a bien sûr déjà vécu maintes périodes de transitions (Je me passionne pour l'Histoire), mais assurément aucune n'a jamais eu l'importance de celle dans laquelle nous sommes engagés. La différence de celle-ci par rapport aux précédentes, c'est son extraordinaire enjeu : Soit la mutation profonde de nos sociétés, soit l'effondrement...

    Nous ne pouvons plus réagir aux grandes mutations de notre environnement comme nous le faisions depuis 20.000 ans. Plus possible de changer de vallée lorsque les ressources diminuent. Plus possible de découvrir de nouveaux continents ni d'exterminer, asservir ou coloniser d'autres peuples pour piller leurs ressources.
    Nous venons de réaliser que nous vivions dans un monde fini, et nous commençons de découvrir avec inquiétude que nos réserves énergétiques s'épuisent, et comme si cela ne suffisait pas, le climat se réchauffe !

    Vous comprendrez mieux le problème de l'épuisement des ressources dans une société finie en regardant l'excellente petite vidéo ci-dessous.



C'est qui Transitio ?

    Ingénieur thermicien, c'est en 2003 que j'ai commencé à prendre conscience de la crise vers laquelle nous allions. Ce fut à l'occasion d'un congrès professionnel auquel j'avais assisté. Un représentant du gouvernement, le député Jean Besson (à l'époque membre du conseil supérieur de l'énergie et administrateur de GDF), missionné par la ministre de l'Industrie pour rédiger un livre blanc de l'énergie (une sorte d'état des lieux), avait introduit la journée de débat par un petit discours. Quelle ne fut pas ma surprise de l'entendre dire que le gouvernement savait très bien qu'il n'y aurait plus de pétrole d'ici quelques décennies, ou que le peu qui resterait serait hors de prix. Il précisa même que la guerre que les USA venaient de commencer en Irak s'inscrivait dans cette perspective. Le sujet était déjà évoqué à l'époque dans mon travail, mais là c'était un représentant du gouvernement qui en faisait l’aveu.

    Étant amené à réaliser des études prospectives dans le cadre de mon travail (schémas directeurs énergie, plans climat, etc.), penser l'avenir était une nécessité. J'ai donc commencé à suivre avec la plus grande attention, la progression de cet épuisement des ressources énergétiques (fin du pétrole, du gaz, du charbon, etc.).

    Grâce à Internet il était plus facile que jamais d'accéder à de précieux documents, autant dans les grandes compagnies de l'énergie que dans les institutions internationales et les gouvernements. Très peu dans la presse mainstream, vous vous en doutez. La presse ayant de plus en plus vocation à former l'opinion qu'à l'informer, elle ne se contente la plupart du temps que de rapporter ce que des chargés de communication lui donnent. Ce disant, je ne porte pas de jugement de valeur, car lorsque l'on prend réellement la mesure du problème, on comprend la difficulté qu'il y a à en parler.

    Le fameux déni n'existe pas seulement avec le réchauffement climatique. Il est encore bien plus grand vis-à-vis de la crise énergétique. Les uns disent que l'on saura s'adapter au nouveau climat en s'habillant léger et en poussant la climatisation, et les autres croient dur comme fer que l'on trouvera une nouvelle énergie miraculeuse pour remplacer le pétrole (en l'occurrence, en France, c'est le nucléaire qui sert de miroir aux alouettes).

    Toutes les guerres qui ont lieu depuis plus de 20 ans, ont pour véritable objet l'énergie. Lorsqu'un conflit éclate ou menace d'éclater quelque part (Ukraine par exemple), il vous suffit de taper pétrole, gaz ou uranium, avec le nom du pays, et vous comprendrez !

    La crise économique perpétuelle, elle aussi, est une résultante de l'épuisement des ressources. Les économistes comprennent peu à peu (pas assez) que la fameuse croissance infinie nécessaire pour équilibrer le marché (remboursement des dettes), ne reviendra jamais plus. (Vous avez regardé la vidéo ci-dessus ?).

    Étant passionné d'histoire, de philosophie et même de psychologie, j'ai très vite compris que cette transition énergétique allait provoquer une transition sociétale majeure, sans commune mesure avec les périodes de transition précédentes que l'humanité avait traversées. (La dernière glaciation a réduit l'humanité de moitié, mais à l'époque nous n'étions que quelques centaines de milliers d'individus.) Raison pour laquelle j'ai de plus en plus souvent abordé des sujets de société, en plus des sujets relatifs à l'énergie.

    La grande différence de notre époque par rapport aux précédentes, c'est que nous bénéficions d'un savoir extraordinaire et (normalement) de notre expérience transmise par l'étude de l'histoire.

    Alors voilà, Transitio, c'est cela ; des années d'études de la transition, des centaines de documents précieux conservés dans mes archives et de temps à autres un nouvel article.

A l'origine du site, je concluais ainsi cette page de bienvenue :

"Vivons cette transition, ce passage, comme une heureuse opportunité et non comme une triste fatalité. Une formidable occasion pour les sociétés humaines d'évoluer...

L'avenir doit redevenir ce qu'il était autrefois, c'est à dire une source d'espoir, un projet. Ne gardons des legs du passé que le meilleur, enrichissons-nous des plus belles idées du présent et sourions à l'avenir.

L'avenir commence aujourd'hui !"

Alors bienvenue sur Transitio ! 

 

Petite mise à jour en 2022 : 

    Hélas, je ne suis plus aussi optimiste à présent. Pourtant, en 20 ans, énormément de choses sont allées dans le bon sens, principalement dans les domaines scientifiques et techniques et la date fatidique de la catastrophe climatique recule sans cesse depuis 50 ans. Mais dans le domaine de la pensée, c'est autre chose. Nous ne parvenons pas à nous libérer de certains déterminismes pesants hérités de notre longue évolution. Nos politiques se comportent comme s'ils vivaient encore au 19ème siècle, mais ils disposent des terribles moyens du 21ème. Quant à la population, comment ne pas constater avec inquiétude son ignorance grandissante, révélée par la pandémie de la COVID, et sa progressive mise à l'écart ?



Quelques conseils 😊
  • L'ancien site n'est hélas plus en ligne, raison pour laquelle certains lien des articles de ce blog risquent d'être rompus quand ils menaient vers des articles de l'ancien site. J'essaie de restaurer les liens au fur et à mesure.
  • Sur ce blog, on retrouve les articles par années, dans le menu à droite.
  • Transitio se trouve aussi sur une page Facebook sur laquelle je partage des infos que je juge intéressantes et où je publie également les articles de ce blog.
 
 
 
 
 
 

vendredi 4 octobre 2024

USA Ukraine, une longue histoire qui risque de finir très très mal. Via Consortium News

 

Source image : https://hitek.fr/actualite/russie-missile-nucleaire-satan-2-raser-france_11059


Introduction

    Dans cet article vous apprendrez (entre autres) pourquoi la France est devenue une cible nucléaire "légitime" pour la Russie. Beaucoup de sites ont déjà traité le sujet en le dédramatisant. Mais le risque d'une catastrophe nucléaire est réel, qu'elle se déclenche volontairement ou accidentellement (voir vidéo en bas de page). Cet article explique comment une longue escalade de plus de 8 décennies de guerre froide entre les USA et la Russie nous a conduits au bord du gouffre.

Petit rappel : Sur Transitio, je ne dis pas aux gens quoi penser, je me contente de leur donner de quoi penser. Et contrairement à nombre de sites de grands médias, je donne toujours mes sources ! Pourriez-vous télécharger depuis un article du Monde ou de Libération un document secret déclassé sur le site de la CIA, ou un rapport sur la collaboration d'anciens Nazis avec les USA sur le site  des archives du gouvernement américain ? Sur Transitio, vous le pouvez !

Nota : Si lire tout cela vous ennuie, regardez au moins la première vidéo que je vous propose en bas de la page. Celle de l'interview de Général Jean-Bernard Pinatel.

 

Ne vous méprenez pas

    Ne vous méprenez pas sur mes intentions à la lecture de cet article. Je ne suis ni anti-américain ni pro-russe. Je suis simplement pragmatique (ou réaliste ?). J'avoue malgré tout avoir un petit faible pour la France, et même pour l'Europe.

    Rien ne m’étonne plus, tout simplement parce que je suis passionné d’histoire. Raison pour laquelle je m’efforce d’observer les événements sans me laisser emporter par les sentiments.

     Je ne m’étonne donc pas de voir un état adopter une politique impérialiste et imposer sa loi par la force. J’ai lu le discours cynique des ambassadeurs athéniens à Mélos retranscrit par Thucydide dans son ouvrage majeur, « La guerre du Péloponnèse » (Lire cet extrait). Les coups d’états, les assassinats politiques, la propagande, rien ne m’étonne car tout cela est aussi vieux comme le monde, j’ai lu "Le Prince" de Machiavel (entre autres).

    Je ne me fais guère d’illusions sur la démocratie, car je sais qu’elle n’est tolérée que si elle peut être contrôlée : système électoral à étages (voter pour des gens qui votent à votre place) et/ou ingénierie sociale. 

    Imaginez-vous sérieusement qu’un pays de 1.4 milliards d’habitant comme la Chine puisse devenir un jour une démocratie ? Les USA se targuent d’être les défenseurs de la démocratie et l’imposent à leur façon dans le monde entiers, par des guerres ou des coups d’état, alors qu’ils ne sont eux-mêmes qu’une apparence de démocratie. Ils ont même été les premiers à pratiquer l’ingénierie sociale à grande échelle, dès les années 20, pour fabriquer et contrôler l’opinion. (Lire mon article « Propaganda »).

    Rappelons que nos amis américains sont en guerre quasiment permanente depuis leur création, qu'en 1812 ils ont fait la guerre à l'Angleterre pour annexer le Canada, qu'en 1848 ils ont annexé par la guerre la moitié du Mexique, qu'en 1898 ils ont anexé Hawai suite à un coup d'état (organisé par eux). Ils ont même fait une quasi-guerre à la 1ère République française en 1798 ! etc. (Cliquez sur les liens, car la liste est tellement longue).

    Je sais bien que nos pays européens ne sont que des vassaux des USA et que l’Europe ne se fera jamais vraiment. Mais je sais aussi que je préfère être assujetti aux Américains, qu’aux Russes ou aux Chinois. Le soft power américain (Cinéma, musique et autres divertissements) rend l’assujettissement moins pénible. Mais après tout, pourquoi les blâmer ? Nos amis américains ne font que défendre leurs intérêts, et ceux-ci ne sont pas les nôtres.


    Bien souvent, celles et ceux qui prônent des régimes plus justes, plus égalitaires, voire vertueux ne le font que par stratégie pour nuire à un pouvoir dont ils veulent prendre la place. Les plus dangereux étant ceux qui veulent imposer le bonheur.

    Peut-on reprocher aux gens d’élire des politiciens corrompus, alors qu’ils ont depuis toujours la preuve que ce type de comportement "immoral" permet immanquablement l’accès au pouvoir ?

    Au cours de ma vie militante, j’ai vu beaucoup de gens devenir écologistes uniquement par opportunisme, parce qu’ils sentaient que c’était une nouvelle voie d’accès au pouvoir (beaucoup étant souvent des ratés qui n’avaient pu faire carrière au PS ou au PC). 

    Mais tout cela ne me choque pas plus que ça, car nos sociétés humaines ne savent pas fonctionner autrement. Nous sommes arrivé à ce sommet fragile de l’évolution, uniquement parce que nous étions les plus dangereux du règne animal. On commence à se rendre compte seulement de nos jours que la coopération pourrait être un moyen de créer des sociétés plus justes. Mais c’est un peu trop tard et cela ne pourrait d'ailleurs fonctionner que si la prise de conscience était générale. Hors il suffit de constater que nous côtoyons des groupes humains vivant encore au moyen âge et que ceux-ci prendront cette philosophie pour une faiblesse et agiront à notre encontre en conséquence.

    Vous me trouvez cynique ? Pas de jugement de valeur s’il vous plaît. Je ne fais que constater

Fin de cette trop longue introduction. 😉


Guerre en Ukraine

    Quand on a commencé à parler en février 2022 de la guerre en Ukraine (qui a commencé en février 2014), je me suis étonné de la façon dont celle-ci était présentée par nos médias. Tout le monde semblait ignorer les 8 années précédentes de guerre ! 

    Raison pour laquelle, en janvier 2023, j’avais écrit un article pour rappeler le contexte. Mais depuis janvier 2023, tout n’a fait qu’empirer, aussi bien la guerre que la propagande la concernant. Raison pour laquelle j'écris cet article (sans me faire de grandes illusions sur sa portée).

Lire l'article de janvier 2023

    Ma trop longue introduction pourrait donner à penser que je devrais logiquement me moquer éperdument de ce que les médias racontent sur la guerre en Ukraine. Le problème, c’est que pour peu que l’on se donne la peine de s’informer, on finit par comprendre que le pire pourrait bien finir par arriver. Le pire n’étant rien moins que la guerre nucléaire, et accessoirement la fin de ce monde. Vous allez apprendre en lisant cet article que pour la Russie, la France est devenue une "cible nucléaire légitime"...

    Non, vous n’êtes pas sur la page d’un neuneu complotiste. Je donne toujours mes sources et toutes sont issues de médias reconnus et même de sites gouvernementaux ! Une de mes particularités, c’est de savoir dénicher des informations datant de quelques années et de montrer ainsi comment certaines infos sont un peu trop vites oubliées, ce qui facilite la création de nouvelles histoires.

    Je ne me prends pas pour un journaliste, mais je suis sûr d’une chose, c’est qu’un bon journaliste est un journaliste qui a de la mémoire.

Consortium News

    J’ai choisi de vous donner à lire deux articles provenant du site Consortium News. Ce site a été créé en 1995 par le journaliste d’investigation américain Robert Earle Parry (décédé en 2018), à l’occasion de la création du Consortium for Independent Journalism Inc.(CIJ), un service d'information indépendant à but non lucratif basé aux États-Unis.

    Robert Earle Parry n’était pas n’importe qui. Son décès a fait l’objet d’articles nécrologiques élogieux dans nombre de journaux américain, dont le New York Time et le Washington Post. Il s’était fait connaître pour son rôle dans la couverture de l'affaire Iran-Contra pour l'Associated Press (AP) et Newsweek, notamment pour avoir révélé le manuel de la CIA fourni aux Contras nicaraguayens sur les opérations psychologiques dans la guerre de guérilla et l' implication de la CIA dans le trafic de cocaïne des Contras aux États-Unis en 1985.

Avis de décès de Robert Parry dans le New York Time et le Washington Post
 

    Parry fut de nombreuses fois récompensé. Il reçut en 1984 le prix George Polk pour le reportage national, et en octobre 2015 Parry obtint la médaille IF Stone pour l'indépendance journalistique de la Fondation Nieman pour le journalisme de Harvar, « pour sa carrière caractérisée par des enquêtes méticuleusement documentées, des questions courageuses et des reportages qui défiaient les médias grand public ». En juin 2017, Parry reçu également le prix Martha Gellhorn du journalisme. Vous admettrez que ce n’était pas n’importe qui.

    Robert Earle Parry n’est plus, mais le Consortium de journaliste indépendants existe toujours et lesdits journalistes continuent de publier sur le site WEB, Consortium News.

    J'ai trouvé intéressant de vous donner à lire deux articles de journalistes américains. Car il y a peu de chance que vous puissiez lire de tels propos tenus par des journalistes français.

 

    Les deux articles que je vous propose ci-dessous traitent donc de la guerre en Ukraine d’une façon indépendante. Je précise que j'ai ajouté des liens supplémentaires à ceux des articles d'origine, pour vous en faciliter la compréhension ou l'étoffer. Lisez-les et forgez-vous votre opinion.

 

Premier article : Utilisation de l'Ukraine depuis 1948

 Source : https://consortiumnews.com/fr/2024/06/10/using-ukraine-since-1948/

    Les États-Unis organisent des opérations avec des extrémistes ukrainiens pour affaiblir la Russie depuis près de huit décennies. Cela nous conduit progressivement au seuil de l'anéantissement nucléaire.

Un article de Joe Lauria publié le 10 juin 2024.

    Joe Lauria est rédacteur en chef de Consortium News et ancien correspondant de l'ONU pour The Wall Street Journal, le Boston Globe, et d'autres journaux, y compris La Gazette de Montréal, Londres Courrier quotidien et L'Étoile de Johannesbourg. Il était journaliste d'investigation pour le Sunday Times de Londres, journaliste financier pour Bloomberg News et a commencé son travail professionnel à l'âge de 19 ans. Il écrit également pour The New York Times, Washington Post, Salon.com et The Guardian. Il est l'auteur de deux livres, « Une odyssée politique, avec le sénateur Mike Gravel, préface de Daniel Ellsberg » ; et « Comment j'ai perdu par Hillary Clinton, préface de Julian Assange ».

Affrontements à Kiev lors du coup d'état de février 2014.

    Les USA considèrent depuis près de 80 ans l’Ukraine comme le terrain de jeu de leur guerre autrefois secrète et de plus en plus ouverte avec la Russie. 

    Après des années d’avertissements et après des discussions depuis 2008 sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN (NDT : refusée par la Russie), la Russie a riposté il y a deux ans. Aucune des deux parties ne reculant, l’Ukraine devient de plus en plus un foyer explosif susceptible de conduire à une guerre nucléaire. 

L’Occident pense que la Russie bluffe.

    Mais la doctrine de celle-ci stipule que si la Russie estime que son existence venait à être menacée, elle pourrait recourir à l’arme nucléaire. Au lieu de prendre ces avertissements au sérieux, l’OTAN ouvre imprudemment des couloirs pour une guerre terrestre contre la Russie en Ukraine ; La France affirme qu'elle rassemble une coalition de nations pour entrer dans la guerre, même si la Russie affirme que la France ou toute autre force de l'OTAN serait une cible légitime

    Sauf si vous lisez les Nouvelles du consortium et quelques autres médias alternatifs, vous ne prendrez pas conscience de ce contexte. Vous penserez que la Russie est un agresseur incontrôlable déterminé à détruire le monde. Don …

    L’autre jour, à Paris, Joe Biden a déclaré que la Russie voulait conquérir toute l’Europe mais qu’elle ne pouvait même pas prendre Kharkiv. C’est ce genre d’absurdités incendiaires, combinées au fait de permettre à l’Ukraine de tirer des armes de l’OTAN sur le territoire russe, qui nous met tous en péril. 

    Le danger a commencé à s’accumuler il y a de nombreuses années, mais il atteint aujourd’hui son paroxysme. 

    Les relations des États-Unis avec l’Ukraine et ses extrémistes visant à affaiblir la Russie ont commencé après la Seconde Guerre mondiale. Pendant la guerre, des unités de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN-B) ont participé à l'Holocauste (NDT : massacre) d'au moins 100.000 Juifs et Polonais

    Mykola Lebed, l'un des principaux collaborateurs de Stepan Bandera, le chef de l'OUN-B fasciste, a été recruté par la CIA après la guerre, selon un rapport de 2010 des Archives nationales des États-Unis.

NDT, Vous pouvez le télécharger en cliquant sur l'image ci-dessous :

Source : https://www.archives.gov/files/iwg/reports/hitlers-shadow.pdf

    Lebed était le « ministre des Affaires étrangères » d’un gouvernement Banderite en exil (NDT : les banderistes étant des organisations ukrainiennes d’extrême droite antisémites), mais il a ensuite rompu avec Bandera pour avoir agi en dictateur. Le Corps de contre-espionnage de l’armée américaine a qualifié Bandera d’« extrêmement dangereux », tout en affirmant qu’il était « considéré comme le héros spirituel et national de tous les Ukrainiens… ».

    Au lieu de Bandera, la CIA s’intéressa à Lebed, malgré son passé fasciste. Ils l'ont installé dans un bureau à New York, d'où il a dirigé les opérations de sabotage et de propagande au nom de l'agence en Ukraine contre l'Union soviétique. 

Le rapport du gouvernement américain dit :

« Les opérations de la CIA avec ces Ukrainiens ont commencé en 1948 sous le cryptonyme CARTEL, bientôt devenu AERODYNAMIC…

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Complément d’enquête de Transitio.

    J'ai trouvé pour vous sur le site de la CIA ce document déclassifié donnant les objectifs d'AERODYNAMIC. Cliquez sur l'image ci-dessous pour le télécharger sur le site de la CIA.

Source : https://www.cia.gov/readingroom/docs/AERODYNAMIC%20%20%20VOL.%201_0113.pdf

Concernant les objectifs et les techniques employées, je vous ai traduit ces deux passages :

"Le projet AERODYNAMIC a pour but d'exploiter et d'étendre le mouvement de résistance antisoviétique ukrainien à des fins de guerre froide et de guerre chaude. Des groupes tels que le Conseil suprême de libération ukrainien (UHVR), son annexe militaire, l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA), l'Organisation des nationalistes ukrainiens (CUN), tous basés en Ukraine, la Représentation étrangère du Conseil suprême de libération (ZPUHVR) en Europe occidentale et aux États-Unis, et d'autres organisations ukrainiennes telles que les sections étrangères de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (ZchOUN), etc., seront utilisés."

 Quelques techniques ...

"d. Développer des capacités secrètes de sabotage, de guérilla, etc.

k. Former le personnel aux techniques et méthodes appropriées à utiliser dans la guerre politique et psychologique contre le régime soviétique, dans les situations de guerre froide et de guerre chaude.

m. Continuer à apporter une aide matérielle et financière à la résistance pour la préparation et la distribution de brochures, d'affiches, etc. de guerre psychologique dans la République Socialiste Soviétique d'Ukraine."

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    Lebed a déménagé à New York et a acquis le statut de résident permanent, puis la citoyenneté américaine. Cela l'a protégé de l'assassinat, lui a permis de parler à des groupes d'émigrés ukrainiens et lui a permis de retourner aux États-Unis après des voyages opérationnels en Europe.

Allen Dulles de la CIA demande au bureau US de l'immigration
d'autoriser l'entrée de Lebed aux USA en dépit de ses meurtres.

 

    Une fois aux États-Unis, Lebed fut le principal contact de la CIA pour AERODYNAMIC. Les responsables de la CIA ont souligné son « caractère rusé », ses « relations avec la Gestapo et… la formation de la Gestapo », [et] le fait qu’il était « un opérateur très impitoyable ».

    La CIA a travaillé avec Lebed sur des opérations de sabotage et de propagande nationaliste pro-ukrainienne en Ukraine jusqu'à l'indépendance de l'Ukraine en 1991.

    « Les relations de Mykola Lebed avec la CIA ont duré toute la durée de la guerre froide », indique l'étude. "Alors que la plupart des opérations de la CIA impliquant des auteurs de guerre se sont retournées contre eux, les opérations de Lebed ont accru l'instabilité fondamentale de l'Union soviétique." 

Cela a continué jusqu'à l'indépendance de l'Ukraine et au-delà


    
Les États-Unis ont ainsi maintenu secrètement les idées fascistes ukrainiennes en Ukraine jusqu’à ce qu’au moins l’indépendance de l’Ukraine soit obtenue.

    Mykola Lebed, chef de guerre de Bandera en Ukraine, est décédé en 1998. Il est enterré dans le New Jersey et ses papiers se trouvent à l'Institut de recherche ukrainien de l'Université Harvard, selon l'étude des Archives nationales des États-Unis.  

    L’organisation qui a succédé à l’OUN-B aux États-Unis n’est cependant pas morte avec lui. Elle a été rebaptisée "Comité du Congrès ukrainien d'Amérique" (UCCA), selon IBT (International Business Time) :

« Au milieu des années 1980, l’administration Reagan était remplie de membres de l’UCCA. Reagan a personnellement accueilli [Yaroslav] Stetsko, le leader banderiste qui a supervisé le massacre de 7.000 Juifs à Lviv, à la Maison Blanche en 1983, IBT a signalé.  "Suite à la disparition du régime de [Viktor] Ianoukovitch [en 2014], l'UCCA a aidé à organiser des rassemblements dans des villes à travers les États-Unis pour soutenir les manifestations d’EuroMaidan »

    Il s’agit d’un lien direct entre le coup d’État de Maïdan en 2014, soutenu par les États-Unis, contre un gouvernement ukrainien démocratiquement élu et le fascisme ukrainien de la Seconde Guerre mondiale. 

Lire l'article : La chronologie de l’Ukraine raconte l’histoire en cliquant sur l'image ci-dessous :


    Depuis 2014, les États-Unis ont poussé à une attaque contre les russophones de l’est de l’Ukraine qui avaient rejeté le coup d’État, et l’OTAN a commencé à former et à équiper les troupes ukrainiennes. Combinée aux discussions depuis 2008 sur l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, la Russie a fini par réagir après des années d’avertissement. 

    Plus de deux ans après l’intervention russe, alors que l’Ukraine a clairement perdu la guerre, les dirigeants occidentaux feront à peu près n’importe quoi pour sauver leur peau politique, car ils ont trop misé sur la victoire en Ukraine. Ne les écoutez pas. Ils ont besoin d’un Occident qui nie les dangers auxquels nous sommes confrontés.

    Comme l'a dit le président John F. Kennedy dans son ouvrage de 1963 sur l'Université américaine discours:

« Par-dessus tout, tout en défendant nos propres intérêts vitaux, les puissances nucléaires doivent éviter les affrontements qui amènent un adversaire à choisir entre une retraite humiliante ou une guerre nucléaire. Adopter ce genre de solution à l’ère nucléaire ne serait que la preuve de la faillite de notre politique – ou d’un désir collectif de mort du monde. »

    Le monde pourrait se réveiller lorsqu’il sera trop tard – une fois que les missiles nucléaires auront déjà commencé à voler. 

 

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Alors ? Qu'en pensez-vous ?

    Je vous propose de lire le second article ci-dessous. Dans celui-ci, le journaliste américain expose son opinion, mais le moins que l'on puisse dire c'est que celle-ci est bien étayée. A vous de vous faire la votre !

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Second article : Cinquième offre de la Russie de négocier avec les États-Unis sur l'Ukraine.

Source : https://consortiumnews.com/fr/2024/06/20/russias-fifth-offer-to-negotiate-with-us-on-ukraine/

    L’approche néoconservatrice (NDT : Américaine) concernant la Russie, illusoire et arrogante depuis le début, est en ruine, écrit Jeffrey Sachs. Biden doit travailler avec Poutine pour ramener la paix. 

Article de Jeffrey D.Sachs du 20 juin 2024.

    Jeffrey D. Sachs est professeur d'université et directeur du Centre pour le développement durable de l'Université de Columbia, où il a dirigé l'Earth Institute de 2002 à 2016. Il est également président du Réseau de solutions pour le développement durable des Nations Unies et commissaire de la Commission du haut débit pour le développement durable.

    Cet article provient du site Common Dreams. Les opinions exprimées dans cet article peuvent ou non refléter celles de Nouvelles du consortium.

Source Common Dream : https://www.commondreams.org/opinion/role-of-us-in-russia-ukraine-war

Le président russe Vladimir Poutine, le 14 juin,
lors d'une réunion avec de hauts responsables
du ministère des Affaires étrangères.

    Pour la cinquième fois depuis 2008, la Russie propose de négocier avec les États-Unis sur les arrangements de sécurité, cette fois en propositions faites par le président Vladimir Poutine le 14 juin 2024.

Nota : Je vous engage à lire attentivement les propos tenus par Vladimir Poutine dans son intervention. Le site du Kremlin est en anglais mais vous pouvez utiliser le traducteur de votre navigateur: http://en.kremlin.ru/events/president/news/74285

    À quatre reprises, les États-Unis ont rejeté l’offre de négociations en faveur d’une stratégie néoconservatrice visant à affaiblir ou à démembrer la Russie par la guerre et des opérations secrètes.

    Les tactiques néoconservatrices américaines ont échoué de manière désastreuse, dévastant l’Ukraine et mettant le monde entier en danger. Après tout ce bellicisme, il est temps pour Biden d’ouvrir des négociations de paix avec la Russie. 

    Depuis la fin de la guerre froide, la grande stratégie américaine consiste à affaiblir la Russie. Dès 1992, Richard Cheney, alors secrétaire à la Défense, était d’avis qu’après la disparition de l’Union soviétique en 1991, La Russie aussi devrait être démembrée

    Zbigniew Brzezinski (conseiller américain à la sécurité nationale sous le président Jimmy Carter) avisé en 1997 que la Russie devrait être divisée en trois entités vaguement confédérées en Europe russe, en Sibérie et en Extrême-Orient. 

(NDT : La hantise de nos amis américain, c'est de voir une Europe forte bénéficiant des ressources énergétiques de la Russie. Regardez en bas de page la vidéo avec le Général Pinatel.)

    En 1999, l'alliance de l'OTAN dirigée par les États-Unis a bombardé l'alliée de la Russie, la Serbie, pendant 78 jours afin de briser la Serbie et d'installer une immense base militaire de l'OTAN dans le Kosovo séparatiste. Les dirigeants du complexe militaro-industriel américain ont ont soutenu avec véhémence la guerre de Tchétchénie contre la Russie au début des années 2000. 

 

    Pour garantir ces avancées américaines contre la Russie, Washington a poussé de manière agressive l’élargissement de l’OTAN, malgré les promesses faites à Mikhail Gorgatchev  et Boris Eltsine que l’OTAN ne s’éloignerait pas d’un pouce de l’Allemagne à l’est. 

https://nsarchive.gwu.edu/briefing-book/russia-programs/2017-12-12/nato-expansion-what-gorbachev-heard-western-leaders-early
   

 
https://nsarchive.gwu.edu/briefing-book/russia-programs/2018-03-16/nato-expansion-what-yeltsin-heard

    De manière plus tendancieuse, les États-Unis ont poussé l'élargissement de l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie, avec l'idée d'encercler avec les États de l'OTAN? la flotte navale russe à Sébastopol, en Crimée : l'Ukraine, la Roumanie (membre de l'OTAN en 2004), la Bulgarie (membre de l'OTAN en 2004), la Turquie (membre de l'OTAN en 1952). 1853) et la Géorgie, une idée directement issue du manuel de jeu de l’Empire britannique lors de la guerre de Crimée

    Brzezinski a exposé une chronologie de l'élargissement de l'OTAN en 1997, y compris l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN entre 2005 et 2010. Les États-Unis ont en fait proposé l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie à l’OTAN lors du sommet de l’OTAN à Bucarest en 2008.

https://www.foreignaffairs.com/articles/asia/1997-09-01/geostrategy-eurasia


 

Brezezinski à la conférence sur la sécurité de Munich en 2014.
 

NDT : Lisez le livre de Brezezinski "Le grand échiquier" dans lequel il expose la stratégie américaine consistant à éviter l'émergeance d'une Eurasie toute puissante constituée d'une Europe alliée à la Russie (puissance économique européenne + ressources énergétiques russes.) 


    En 2020, l'OTAN s'était en effet élargie à 14 pays d'Europe centrale, d'Europe de l'Est et de l'ex-Union soviétique (République tchèque, Hongrie et Pologne en 1999 ; Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie et Slovénie en 2004 ; Albanie et Croatie, 2009 ; Monténégro, 2017 et Macédoine du Nord, 2020), tout en promettant une future adhésion à l'Ukraine et à la Géorgie. 

    En bref, le projet américain de 30 ans, élaboré à l’origine par Cheney et les néoconservateurs, et poursuivi de manière constante depuis lors, a consisté à affaiblir, voire à démembrer, la Russie, à l’entourer des forces de l’OTAN et à la présenter comme la puissance belligérante. 

    C’est dans ce sombre contexte que les dirigeants russes ont proposé à plusieurs reprises de négocier des accords de sécurité avec l’Europe et les États-Unis qui assureraient la sécurité de tous les pays concernés, et pas seulement du bloc de l’OTAN.

    Guidés par le plan de jeu des néoconservateurs, les États-Unis ont refusé de négocier à chaque occasion, tout en essayant de rejeter la responsabilité de l’absence de négociations sur la Russie. 

    En juin 2008, alors que les États-Unis se préparaient à étendre l’OTAN à l’Ukraine et à la Géorgie, le président russe Dmitri Medvedev a proposé un Traité de sécurité européenne, appelant à la sécurité collective et à la fin de l'unilatéralisme de l'OTAN.

http://en.kremlin.ru/events/president/news/6152

     Il suffit de dire que les États-Unis n’ont montré aucun intérêt pour les propositions russes et ont plutôt poursuivi leurs plans de longue date d’élargissement de l’OTAN. 

Deuxième proposition — 2014

    La deuxième proposition russe de négociations est venue de Poutine après le renversement violent du président ukrainien Viktor Ianoukovitch en février 2014, avec la complicité active, voire le leadership pur et simple, du gouvernement américain. 

    Il m’est arrivé de voir de près la complicité des États-Unis, alors que le gouvernement post-coup d’État m’invitait à des discussions économiques urgentes. Quand je suis arrivé à Kiev, j'ai été emmené au Maidan, où on m'a directement informé du financement américain de la manifestation du Maidan. 

    Les preuves de la complicité américaine dans le coup d’État sont accablantes.

    Secrétaire d'État adjoint Victoria Nuland s'est fait piégée dans une conversation téléphonique en janvier 2014, préparant le changement de gouvernement en Ukraine. Pendant ce temps, des sénateurs américains se sont rendus personnellement à Kiev pour attiser les protestations (un peu comme les dirigeants politiques chinois ou russes sont venus à Washington le 6 janvier 2021 pour attiser les foules).

    Le 21 février 2014, les Européens, les États-Unis et la Russie ont négocié un accord avec Ianoukovitch dans lequel Ianoukovitch a accepté des élections anticipées. Pourtant, les putschistes sont revenus sur l’accord le même jour, ont pris le contrôle des bâtiments gouvernementaux, ont menacé de recourir à davantage de violence et ont destitué Ianoukovitch le lendemain.

    Les États-Unis ont soutenu le coup d’État et ont immédiatement reconnu le nouveau gouvernement. 

Ianoukovitch en mars 2013 avec Poutine à Moscou.
 

    À mon avis, il s’agissait d’une opération secrète de changement de régime menée par la CIA, dont il y a eu plusieurs dizaines dans le monde, dont 64 épisodes entre 1947 et 1989, méticuleusement documenté par le professeur Lindsey O'Rourke


 Autre source : Liste des 64 coups d'états des USA dans le monde entre 1947 et 1989.

    Les opérations secrètes de changement de régime ne sont bien sûr pas vraiment cachées, mais le gouvernement américain nie avec véhémence son rôle, garde tous les documents hautement confidentiels et bluffe systématiquement le monde : « Ne croyez pas ce que vous voyez clairement de vos propres yeux ! Les États-Unis n’ont rien à voir avec cela. »

    Cependant, les détails des opérations finissent par émerger, grâce à des témoins oculaires, des lanceurs d’alerte, à la divulgation forcée de documents en vertu de la loi sur la liberté d’information, à la déclassification de documents après des années ou des décennies et à des mémoires, mais tout cela est bien trop tard pour qu’une véritable responsabilité soit rendue. 

Manifestants casqués affrontant la police
dans la rue Dynamivska le 20 janvier 2014.

 

    Quoi qu’il en soit, le coup d’État violent a incité la région ethniquement russe du Donbass, dans l’est de l’Ukraine, à rompre avec les putschistes, dont beaucoup étaient des nationalistes russophobes extrémistes, et certains faisaient partie de groupes violents ayant des antécédents de liens avec les SS nazis dans le passé. 

    Presque immédiatement, les putschistes ont pris des mesures pour réprimer l’usage de la langue russe, même dans le Donbass russophone. Dans les mois et les années qui ont suivi, le gouvernement de Kiev a lancé une campagne militaire pour reprendre les régions séparatistes, en déployant des unités paramilitaires néonazies et des armes américaines. 

    Au cours de l’année 2014, Poutine a appelé à plusieurs reprises à une paix négociée, ce qui a conduit à l’accord de Minsk II en février 2015, fondé sur l’autonomie du Donbass et la fin de la violence des deux côtés. 

    La Russie n’a pas revendiqué le Donbass comme territoire russe, mais a plutôt appelé à l’autonomie et à la protection des Russes de souche en Ukraine. Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé l’accord de Minsk II, mais les néoconservateurs américains l’ont renversé en privé. 

    Des années plus tard, la Chancelière Angela Merkel a révélé la vérité. La partie occidentale a traité l’accord non pas comme un traité solennel mais comme une tactique dilatoire destinée à « donner le temps à l’Ukraine » de renforcer sa force militaire. Entre-temps, environ 14.000 personnes sont mortes dans les combats dans le Donbass entre 2014 et 2021. 

Troisième proposition — 2021

    Après l’échec définitif de l’accord de Minsk II, Poutine a de nouveau proposé des négociations avec les États-Unis en décembre 2021. À ce stade, les questions dépassaient même l’élargissement de l’OTAN pour inclure les questions fondamentales des armements nucléaires.

    Petit à petit, les néoconservateurs américains avaient abandonné le contrôle des armements nucléaires avec la Russie, les États-Unis abandonnant unilatéralement le Traité sur les missiles anti-balistiques (ABM) en 2002, plaçant des missiles Aegis en Pologne et en Roumanie à partir de 2010 et renonçant au nucléaire intermédiaire. Force (INF) en 2019. 

7 décembre 2021, appel vidéo entre Biden et Poutine.

     Face à ces vives inquiétudes, Poutine a mis sur la table le 15 décembre 2021 un projet de  «Traité entre les États-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie sur les garanties de sécurité.» La question la plus immédiate sur la table (article 4 du projet de traité) était la fin de la tentative américaine d’étendre l’OTAN à l’Ukraine. 

    J’ai appelé fin 2021 le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, pour tenter de convaincre la Maison Blanche de Biden d’entrer dans les négociations. Mon principal conseil était d’éviter une guerre en Ukraine en acceptant la neutralité de l’Ukraine plutôt que l’adhésion à l’OTAN, ce qui constituait une ligne rouge vif pour la Russie. 

    La Maison Blanche a catégoriquement rejeté cet avis, affirmant de manière remarquable (et obtuse) que l'élargissement de l'OTAN à l'Ukraine ne regardait pas la Russie !

    Mais que diraient les États-Unis si un pays de l’hémisphère occidental décidait d’héberger des bases chinoises ou russes ? La Maison Blanche, le Département d'État ou le Congrès diraient-ils : « C'est très bien, cela ne concerne que la Russie, la Chine et le pays hôte ? Non.

    Le monde a failli connaître un Armageddon nucléaire en 1962 lorsque l’Union soviétique a placé des missiles nucléaires à Cuba et que les États-Unis ont imposé une quarantaine navale et menacé de guerre à moins que les Russes ne retirent les missiles. L’alliance militaire américaine n’a pas plus sa place en Ukraine que l’armée russe ou chinoise à proximité de la frontière américaine. 

Quatrième proposition — 2022

    La quatrième offre de négociation de Poutine a eu lieu en mars 2022, lorsque la Russie et l'Ukraine ont failli conclure un accord de paix quelques semaines seulement après le début de l'opération militaire spéciale russe qui a débuté le 24 février 2022. La Russie, une fois de plus, cherchait une grande chose. : La neutralité de l'Ukraine, c'est-à-dire pas d'adhésion à l'OTAN et pas d'accueil de missiles américains à la frontière russe. 

    Le président ukrainien Vladimir Zelensky a rapidement accepté la neutralité de l'Ukraine, et l'Ukraine et la Russie ont échangé des documents, avec la médiation habile du ministère turc des Affaires étrangères. Puis soudain, fin mars, l’Ukraine a abandonné les négociations. 

    Le Premier ministre britannique Boris Johnson, s’inscrivant dans la tradition belliciste anti-russe britannique remontant à la guerre de Crimée (1853-1856), s’est en fait rendu à Kiev pour mettre en garde Zelensky contre la neutralité et contre l’importance pour l’Ukraine de vaincre la Russie sur le champ de bataille.

    Depuis cette date, l’Ukraine a perdu environ 500,000 morts et est dans les cordes sur le champ de bataille. 

Johson et Zelensky à Kiev le 3 avril 2022.
 

Cinquième proposition – maintenant

    Nous avons désormais la cinquième offre de négociation de la Russie, expliquée de manière claire et convaincante par Poutine lui-même dans son discours aux diplomates au ministère russe des Affaires étrangères le 14 juin. Poutine a exposé les conditions proposées par la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

http://en.kremlin.ru/events/president/news/74285

« L’Ukraine devrait adopter un statut neutre et non aligné, être dénucléarisée et se soumettre à la démilitarisation et à la dénazification », a déclaré Poutine. « Ces paramètres ont été largement convenus lors des négociations d’Istanbul en 2022, y compris des détails spécifiques sur la démilitarisation tels que le nombre convenu de chars et d’autres équipements militaires. Nous sommes parvenus à un consensus sur tous les points. 

« Il est certain que les droits, libertés et intérêts des citoyens russophones en Ukraine doivent être pleinement protégés », a-t-il poursuivi. 

« Les nouvelles réalités territoriales, notamment le statut des républiques populaires de Crimée, de Sébastopol, de Donetsk et de Lougansk, de Kherson et de Zaporojie, comme parties de la Fédération de Russie, doivent être reconnues. Ces principes fondamentaux devront être formalisés à l’avenir par des accords internationaux fondamentaux. Naturellement, cela implique également la levée de toutes les sanctions occidentales contre la Russie.»

Permettez-moi de dire quelques mots sur la négociation. 

    Les propositions de la Russie devraient maintenant être accueillies à la table des négociations par les propositions des États-Unis et de l'Ukraine. La Maison Blanche a tout à fait tort d’éviter les négociations simplement en raison de désaccords avec les propositions russes. Il devrait présenter ses propres propositions et se mettre au travail pour négocier la fin de la guerre. 

    Il y a trois questions fondamentales pour la Russie : la neutralité de l'Ukraine (élargissement hors OTAN), le maintien de la Crimée aux mains de la Russie et les changements de frontières dans l'est et le sud de l'Ukraine. Les deux premiers ne sont certainement pas négociables. La fin de l’élargissement de l’OTAN constitue le casus belli fondamental. La Crimée est également au cœur de la Russie, car elle abrite la flotte russe de la mer Noire depuis 1783 et joue un rôle fondamental pour la sécurité nationale de la Russie. 

    La troisième question centrale, celle des frontières entre l’est et le sud de l’Ukraine, sera un point clé des négociations. Les États-Unis ne peuvent pas prétendre que les frontières sont sacro-saintes après que l’OTAN a bombardé la Serbie en 1999 pour abandonner le Kosovo, et après que les États-Unis ont fait pression sur le Soudan pour qu’il abandonne le Soudan du Sud.

    Oui, les frontières de l'Ukraine seront redessinées à la suite de 10 années de guerre, de la situation sur le champ de bataille, des choix des populations locales et des compromis faits à la table des négociations. 

    Biden doit accepter que les négociations ne sont pas un signe de faiblesse. Comme l’a dit Kennedy : « Ne négociez jamais par peur, mais n’ayez jamais peur de négocier ». Ronald Reagan a décrit sa propre stratégie de négociation en utilisant un proverbe russe : « Faites confiance mais vérifiez ». 

    L’approche des néoconservateurs concernant la Russie, délirante et arrogante depuis le début, est en ruine. L’OTAN ne s’élargira jamais à l’Ukraine et à la Géorgie. La Russie ne sera pas renversée par une opération secrète de la CIA.

    L’Ukraine est horriblement ensanglantée sur le champ de bataille, perdant souvent pas moins de 1,000 morts et blessés en une seule journée. L’échec de la stratégie des néoconservateurs nous rapproche de Armageddon nucléaire

    Pourtant, Biden refuse toujours de négocier. Après le discours de Poutine, les États-Unis, l’OTAN et l’Ukraine ont une fois de plus fermement rejeté les négociations. Biden et son équipe n’ont toujours pas abandonné le fantasme néoconservateur de vaincre la Russie et d’étendre l’OTAN à l’Ukraine. 

    Le peuple ukrainien a été menti à maintes reprises par Zelensky, Biden et d’autres dirigeants des pays de l’OTAN, qui leur ont dit faussement et à plusieurs reprises que l’Ukraine l’emporterait sur le champ de bataille et qu’il n’y avait aucune option de négociation. L'Ukraine est désormais soumise à la loi martiale. Le public n’a pas son mot à dire sur son propre massacre. 

    Dans l’intérêt même de la survie de l’Ukraine et pour éviter une guerre nucléaire, le président des États-Unis a aujourd’hui une responsabilité primordiale : négocier.


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 Je vous propose, pour finir, de regarder ces trois vidéos intéressante :

    Celle-ci vous présente l'analyse faite par le général Jean-Bernard Pinatel concernant la guerre en Ukraine. Ce général a conseillé un président de la République française et quatre ministres de la Défense.

 

    Celle-là vous explique les différentes stratégies (toutes catastrophiques), de guerre nucléaire.


    Cette dernière vous explique comment est traitée par nos médias la guerre en Ukraine depuis 2014.

     J'ai retenu cette phrase : "Le message répété devient une évidence pour celui qui le regarde"...


 

Alors ? Qu'en pensez-vous ?

 

Bertrand Tièche