Article mis à jour le 25 juin 2014 (en bas de page) et remis en forme le 02/02/2022.
Un projet de centrale nucléaire à Paris ?!!! 😮
Un projet fou, brièvement évoqué en 2010 sur internet par un journaliste fantôme...
Je tiens à conserver sur Transitio cet article que j'avais publié sur l'ancien site de la commission énergie de EELV (et avant sur celui des Verts). Il évoquait ces vidéos et articles traitant d'une information pour le moins étonnante, qui était apparue sur le WEB, un projet de réacteur nucléaire au centre de Paris !
Le plus étonnant (vraiment ?), c'est que plus aucune trace ne subsiste à ce jour sur le WEB des vidéos de ce "journaliste mystère". Elles ont toutes été supprimées de tous les sites... "par leur auteur". Je regrette de ne pas les avoir récupérées à l'époque.
En tout cas, une chose est sure, c'est que toutes les informations annexes qui étaient données sur les projets de mini réacteurs qu'on appelle aujourd'hui les SMR, étaient vraies !
Je vous invite à lire ce curieux article, ainsi que ma mise à jour en bas de page. 😉
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Publié le 31/07/11
J'avais trouvé cette information étonnante sur internet l’an dernier et j'en avais parlé sur l’ancien site de la Comener (Commission Energie des Verts) dans notre rubrique « Info ou intox ».
Qu’en est-il un an après ? Le mystérieux journaliste indépendant qui avait pris le pseudo de Jean Moira a disparu, tout comme son blog, ainsi que la video de son reportage que l’on pouvait trouver sur Dailymotion.
Alors que penser de cette étrange affaire ? S’agissait-il d’un test sur l’opinion ? Un de ces trucs tordus comme savent en concocter les experts de l’ingénierie sociale ? Un petit exercice de manipulation ?
Et pourtant, pourtant…
Les projets de mini réacteurs existent bel et bien, comme nous vous l’avions révélé à l’époque.
Pour garder un souvenir de cette "information", nous reproduisons ci-dessous l’article de notre ancien site, ainsi qu’un article publié sur Agoravox le 25 septembre 2010.
Voici l'article de l’époque :
Une centrale nucléaire à Paris !?
INFO OU INTOX ?
Folle rumeur ? Info ou intox ? Ballon d’essai ?
Cette étonnante information court sur le web depuis un mois. Elle provient du blog d’un journaliste spécialisé dans l’énergie qui la divulgue sous couvert d’un nom d’emprunt, Jean Moira (tranquillité oblige).
En voici un extrait :
"Cette enquête a commencé de manière banale, sur le thème des mini-centrales nucléaires. Le sujet est d’actualité, il est même « à la mode ». Au cours de cette enquête, l’un de mes informateurs réguliers, qui travaille au ministère de l’Écologie et de l’Énergie, m’a permis de faire une rencontre qui a tout changé. C’est cette histoire que je veux raconter ici, dans ce reportage, qui, je l’espère, permettra de réveiller l’opinion et de provoquer des réactions. Moi, ce que j’ai découvert m’a fait bondir. Nouvelle preuve de la façon dont, depuis 40 ans, les industriels du nucléaire mènent leurs affaires à l’abri du contrôle démocratique et prennent des décisions dans le dos des citoyens."
Il est certain qu’il a déjà raison sur un point, ce sujet est à la mode depuis un moment. Rappelez-vous cet article que nous avions découvert dans la presse américaine en février de cette année. Nous l’avions traduit et reproduit sur notre site : Des projets de ‘’mini réacteurs nucléaires’’ aux USA
Après tout pourquoi pas ? Par de nombreux côtés, cela tient du plausible. Nos nucléocrates commencent peut-être à s’inquiéter un peu. Bien sûr ils ont gagné ou presque la bataille de la communication (on sait comment). Mais la réalité industrielle est toute autre, et ils le savent. Alors pourquoi se donner tant de mal à construire leurs merveilleux EPR géants alors qu’il suffirait par exemple de quelques bidouilles sur des réacteurs de sous-marins nucléaires pour "régler l’affaire" (voir cet article) ! Et éviter de se faire piquer le marché par les Américains (voire cet article) ou par les Russes (voir celui-ci)
Nous nous sommes hélas tellement habitués à la politique du secret concernant cette maladie française du nucléaire, qu’il est facile de tomber dans la paranoïa.
Alors lisez et visionnez cette enquête, et faites-vous votre idée.
On en reparle ?
Effectivement, nous vous en reparlons.
Quant à cet étrange article publié sur Agoravox, je le reproduis ci-dessous, avant qu'il ne disparaisse, lui aussi...
Mise à jour au 12/04/2023 :
A noter que le site Agoravox s'est fait connaître depuis comme étant le rapporteur de différentes théories de conspirations. La raison de la publication éphémère de cet article dont on ne trouve plus aucune trace n'en reste pas moins mystérieuse.
Le voici reproduit ci-dessous :
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C’est un journaliste d’investigation, Jean Moira, qui a peut-être levé un gros lièvre : en plein cœur de Paris, dans le quartier des Halles, un mini réacteur nucléaire pourrait être bientôt enterré.
La rumeur court, et il est difficile de savoir si c’est un hoax, ou pas ?
Pourtant plusieurs éléments convergent.
Pierre Duffaut, (ex EDF) s’est orienté vers l’étude du sous-sol, et a depuis longtemps une idée fixe :
Cette conviction, il la martèle chaque fois que l’occasion se présente. Lien Or le sous-sol de Paris pourrait être le meilleur choix pour y enterrer un « mini-réacteur ».
Cette hypothèse, autant surprenant soit-elle, mérite de s’y attarder.
Rappelons que le grand chantier du quartier des Halles a été arrêté quelques temps, (lien) et qu’il vient de redémarrer après que le tribunal administratif ait décidé, le 17 aout 2010, de le valider. lien
Ce chantier de près de 800 millions d’euros entrainera l’abattage de 343 arbres, la modernisation des voiries souterraines, et la création d’une nouvelle gare, de commerces, d’aire de jeux... lien
Le Forum des Halles, conçu il y a 30 ans, englobe déjà 3000 travailleurs animant 175 magasins sur 126 000 mètres carrés, ce qui en fait l’un des plus grands centres commerciaux du monde.
Mais le projet actuel va beaucoup plus loin.
Pour y parvenir, la loi française a été contournée : elle ne permet pas d’ouvrir des lieux publics à plus de 6 mètres de profondeur, et limite le nombre de niveaux à 2. (Les Halles en comptent 3) et à Paris, ils sont 50 000 environ à travailler et vivre dans les sous-sols sans jamais ne voir le jour. lien Ce projet continue pourtant d’inquiéter de nombreux parisiens. lien
Mais revenons à notre centrale nucléaire enterrée.
Dans le passé, Edward Teller, père de la bombe H et du projet « guerre des étoiles », avait déjà imaginé charger un réacteur, (de type surgénérateur) enterré à 100 mètres de profondeur, qui aurait pu fonctionner près d’un siècle. Une fois la charge nucléaire épuisée, on bouche le puits, laissant enterré à vie le réacteur, et ses déchets radioactifs.
Charmant programme.
Plus près de nous, Bill Gates, associé à Toshiba, a décidé, il y a peu de se lancer dans le nucléaire. lien Ce projet « pour aider les pauvres » consiste à réaliser un réacteur « miniature » capable de fournir de l’électricité pendant 60 ans, sans qu’il soit besoin de le recharger. lien
Il serait d’une puissance de 10 MW.
HPM a la volonté de commercialiser, des 2013, des mini-centrales, de la taille d’un abri de jardin. Capables de fournir de l’énergie à près de 20 000 foyers. lien Tous les 5 à 10 ans, il faudrait en retirer les déchets radioactifs.
Ils fonctionneraient un peu comme le « défunt » Superphénix : refroidis par un premier circuit de sodium liquide, lequel est refroidi par un circuit d’eau.
Or chacun sait que l’échec du « Superphénix » est justement dû aux problèmes de fuites de sodium liquide, qui rappelons le, s’enflamme spontanément au contact de l’air, et explose au contact de l’eau. Lien
Cette installation nucléaire arrêtée en 1997 est en cours de démantèlement et ne sera achevé qu’en 2025. Lien
Rappelons aussi que suite aux pannes régulières, « Superphénix » n’aura fonctionné que dix mois en neuf ans.
En attendant, « Superphénix » continue de consommer de l’électricité, puisqu’il faut maintenir le sodium à l’état liquide, avant la « purge » des circuits de refroidissement, et la facture des 38 ans de démantèlement va être salée.
Mais revenons à notre « nébuleuse » centrale nucléaire parisienne.
Le réacteur enterré serait du type de ceux que l’on trouve dans les sous-marins nucléaires. lien
Jean Moira a pu interviewer un ingénieur, lequel a tenu à garder l’anonymat mais on peut l’entendre témoigner dans cette vidéo.
Le document est en trois parties qui sont proposées à la fin de chaque épisode.
Moira a eu l’information grâce à un employé du ministère de l’Ecologie et de l’Energie, ce qui l’a décidé à enquêter plus profondément.
Par la suite, il a rencontré un ingénieur spécialiste des sous-marins nucléaires (qui a tenu à garder l’anonymat) et qui lui a ouvert les yeux.
Ils sont allés dans la région Nantaise (DCN-Indret) où sont fabriqués les réacteurs de propulsion nucléaire de ces sous–marins. lien
Ces réacteurs sont des mini-centrales.
L’ingénieur lui a montré des documents établissant qu’on l’avait chargé d’étudier la faisabilité d’une mini-centrale nucléaire en milieu urbain avec possibilités de refroidissement et système d’évacuation des rejets radioactifs.
L’hypothèse de cette étude était l’implantation d’un réacteur à Paris et plus précisément sous le quartier des Halles.
Le journaliste a rencontré ensuite Alain Vallée, ancien directeur de recherche au CEA (commissariat à l’énergie atomique) spécialiste des mini-centrales, et selon lui, implanter un mini-réacteur au sein d’une grande ville, n’est pas de la science-fiction.
Alain Vallée est aussi l’un des promoteurs de l’EPR, nouvelle génération de centrales nucléaires, dont on constate l’accumulation des problèmes : l’explosion pharaonique des prix, (passant de 3 à quasi 6 milliards) l’allongement catastrophique de la durée des chantiers, et le risque d’accident nucléaire majeur lié à la technologie utilisée.
Le groupe GDF-Suez vient d’ailleurs se retirer du projet d’EPR à Penly. lien Pourtant Areva affirme ne pas avoir de pistes de développement de mini-centrales, mais cette réponse semble bien être sujette à caution.
La chargée de communication contactée a affirmé que le groupe n’en était qu’au stade de la réflexion.
Pourtant Areva travaille déjà à la fabrication des mini-réacteurs destinés à la propulsion des sous-marins nucléaires. lien Mieux, Areva teste au centre de Cadarache un prototype appelé R.E.S. (réacteur d’essai)
Or le RES a été conçu pour fournir de l’énergie, comme une mini-centrale nucléaire civile. lien
Pour l’ingénieur nucléaire rencontré par notre journaliste, il n’y a pas meilleure vitrine que Paris pour mettre en place un premier prototype de mini-centrale nucléaire.
Et puis, à l’emplacement des Halles, on pompe déjà l’eau du fleuve qui a pour objectif de refroidir la centrale qui produit de la chaleur pour le Forum des Halles.
Comme par hasard, on retrouve Areva sous les Halles, puisque c’est elle qui y a installé un groupe électrogène à démarrage automatique, en cas de panne de courant.
Elle a donc « un pied dans la place ».
Dans le milieu nucléaire, on affirme que tout cela n’est qu’une rumeur infondée, et que ce chantier étant en zone inondable, il serait impensable d’y installer un réacteur nucléaire, si petit soit-il. lien
Si l’on se souvient que les réacteurs nucléaires destinés aux sous-marins sont justement destinés à pouvoir fonctionner sous l’eau, cet argument ne tient pas.
Dans ce même milieu nucléaire on évoque aussi les lourdes contraintes administratives qui doivent précéder un pareil chantier.
Mais on connait aussi la politique du secret que mènent régulièrement EDF et AREVA.
Les concordances mises en évidence par Jean Moira semblent prouver le contraire.
Sur le ton de l’humour, un certain Gaspard Delanoë a même mis ce projet dans son programme électoral.
C’est dans le point 31 de son programme :
« Destruction du Forum des Halles, vieux, désuet et ringard ; et construction à sa place d’une centrale nucléaire qui permettra à Paris de se doter d’une capacité énergétique à vocation mondiale ». lien Point que l’on ne peut prendre au sérieux, évidemment, si l’on considère la liste longue et provocatrice que proposait le candidat dans laquelle on trouvait entre autres :
« Accès libre toute la nuit aux cimetières de Paris afin de rétablir un dialogue gagnant-gagnant entre les morts et les vivants ».
Car comme dit souvent mon vieil ami africain :
« Tout a une fin, sauf la banane qui en a deux »
Image illustrant l’article provenant de picasweb.google.com
bibliographie à consulter : lien
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Mise à jour au 25 juin 2014 :
Ce projet fou de centrale nucléaire urbaine est un vieux "serpent de mer", il existe depuis bien longtemps. Qui se souvient de l'antique projet Thermos ? Lisez cet article de Science et Vie de février 1981 pour vous faire une idée :
L'idée revient en effet régulièrement, le temps peut-être qu'une nouvelle génération d'ingénieurs réinvente la roue, ou que le lobby nucléaire se refasse une santé !
Et plus récemment en 2014 avec l'article de ce sympathique jeune qui nous parle même des centrales nucléaires pour dessaler l'eau de mer, ce que notre Sarkozy national voulait vendre à son ami Lybien...