mardi 8 mai 2012

Via Courrier International : Les effets bénéfiques (en chiffres) de l’immigration pour la France

(Si ce n'est pas un beau titre ça !)



    Cet article du journal espagnol ABC, traduit et publié en Français en décembre 2010, m’a été signalé ce jour sur Twitter (Pensons en réseau).

    Vous pouvez ne pas lire mon trop long texte de présentation (en bleu), ou alors le lire après. Car c'est bien sûr l'article qui est le plus important et non ma trop bavarde prose. 😉


    Si comme moi vous vous êtes déjà retrouvé à devoir discuter avec l’un de nos concitoyens racistes en distribuant des tracts sur un marché, ou plus simplement si vous avez dû argumenter avec un collègue à la machine café, ou avec un type rencontré dans une soirée, alors lisez cet article, imprimez-le et gardez-le au fond de votre poche.

Le racisme ordinaire est devenu un mal aussi banal dans notre société que l’insécurité routière. En effet, de même que les chauffards n’ont pas conscience d’être des criminels en puissances, ou pire, en sont très fier, les racistes font état de leurs opinions mortifères avec la même indécence.

J’ose espérer que le nouveau président saura ouvrir en grand les fenêtres des esprits qui ont été empoisonnés par l’atmosphère nauséabonde instillée par celui de l’improbable Sarkozy. Mais je ne me fais guère d’illusions, le racisme a encore de beaux jours devant lui, car il constitue malheureusement la réponse la plus simple et surtout la plus stupide aux questions complexes auxquelles notre société doit répondre devant la crise.

J’en ai parlé sur une autre page de Transitio, la bêtise est comme une « mise en veille » de la pensée devant la complexité. Et les moyens d’en infecter nos esprits n’ont jamais été aussi puissants.

On ne peut bien sûr avoir un avis éclairé sur tout, mais on peut au moins faire l’effort de s’informer, voire plus simplement de douter, car la distance qui sépare l’ignorance de la bêtise est bien petite. Ainsi par exemple, grâce à notre ignorance, on a réussi à convaincre la plupart d'entre nous que nous étions responsables de l’endettement du pays (c’est à mourir de rire) et en grande partie, les gens sont convaincus qu’il y a trop d’immigrés et que ceux-ci coûtent de l’argent au pays !

Pour ce qui est de la dette, la déconstruction de ce mensonge éhonté est d’une facilité technique déconcertante. Il est en effet possible de comprendre en quelques minutes à quel point l’on se moque de nous sur ce sujet. Vous pouvez pour cela consacrer quelques minutes de votre précieux temps en consultant cette page de Transitio. Une fois que l’on a compris, c’est un vrai bonheur je vous assure, (indépendamment de la colère qui nous prend) et on se trouve même tout à coup plus intelligent.

Mais pour ce qui est du racisme, c’est plus compliqué, car l’on touche à l’irrationnel, à l’instinct, au côté animal, primitif de l’homme. Il s’agit de la méfiance atavique vis-à-vis de l’étranger, celui qui n’est pas de la vallée, qui parle mange et vit autrement, et qui surtout n’implore pas les mêmes idoles que nous. Cette peur irrationnelle remonte à la nuit des temps. Plusieurs siècles de culture n’ont pas suffi à la faire disparaitre et gageons que plusieurs siècles encore seront nécessaires pour la réduire notablement.

Le racisme est l’une des pires plaies héritées de la longue évolution de notre espèce de primates. Selon Darwin, un comportement persiste tant qu’il constitue une réaction efficace face à un problème posé par l’environnement. La méfiance envers des inconnus fut probablement utile dans la période la plus violente de l’histoire des terribles prédateurs que sont les humains. Nier l’humanité de l’autre était peut-être même « efficace » d’un point de vu comportemental, lorsqu’il s’agissait pour les sombres brutes qu’étaient nos ancêtres de massacrer en masse leurs voisins pour piller leurs biens et violer leurs femmes. Oui mais voilà, lorsque l’environnement change, certains comportements doivent évoluer, voire disparaître, sinon lesdits comportements peuvent mener à la disparition de ceux qui les ont adoptés.

Voilà pourquoi, en cette période de transition, il devient urgent de réfléchir sur nos comportements hérités du passé, et d’essayer d’évoluer. Il est grand temps de comprendre que l’étranger n’existe pas. Nous habitons tous le même village planétaire et ceux que nous qualifions d’étrangers, font partie de notre famille.

Si nous ne nous débarrassons pas de nos comportements d’hommes préhistoriques, notre histoire prendra fin bientôt, soit par l’épuisement de la planète que nous aurons dévastée, soit plus ridiculement, par un massacre généralisé lors d'une énième guerre tribale.
Veuillez excuser cette introduction bien trop longue. Après tout, si vous lisez cette page de mon modeste site, c’est que vous êtes peut-être familier avec les idées que j’y expose. Mais faites comme je vous l’ai conseillé à son début, lisez cet article, imprimez-le et faites-le lire au prochain naïf qui viendra vous parler du coût de l'immigration.

Bonne lecture !



Les très bons comptes de l’immigration

Les immigrés sont une excellente affaire pour l’Etat français : ils rapportent une grosse douzaine de milliards d’euros par an et paient nos retraites.

Article de Juan Pedro Quiñonero publié le 2 décembre 2010 dans le journal ABC


Les immigrés sont une très bonne affaire pour l’économie française : ils reçoivent de l’Etat 47,9 milliards d’euros, mais ils reversent 60,3 milliards. Autant dire un solde positif de 12,4 milliards d’euros pour les finances publiques, qui ne représente pourtant que la part monétaire de transferts bien plus importants. Dans ce pays de 64,7 millions d’habitants, 6,5 millions de Français comptent au moins un immigré dans leur famille. Les chiffres de l’immigration légale sont très fluctuants. En France, on recense environ 5,3 millions de résidents étrangers avec leurs familles.


Une équipe de chercheurs de l’université de Lille, sous la direction du Pr Xavier Chojnicki, a réalisé pour le compte du ministère des Affaires sociales une étude sur les coûts de l’immigration pour l’économie nationale. Travaillant sur des chiffres officiels, les chercheurs ont décortiqué tous les grands postes de transfert des immigrés. Il en ressort un solde très positif. Les chercheurs ont remis leur rapport en 2009, au terme de trois ans d’études. Les 47,9 milliards d’euros que coûte l’immigration au budget de l’Etat (2009) sont ventilés comme suit : retraites, 16,3 milliards d’euros ; aides au logement, 2,5 milliards ; RMI, 1,7 milliard ; allocations chômage, 5 milliards ; allocations familiales, 6,7 milliards ; prestations de santé, 11,5 milliards ; éducation, environ 4,2 milliards. 
De leur côté, les immigrés reversent au budget de l’Etat, par leur travail, des sommes beaucoup plus importantes : impôt sur le revenu, 3,4 milliards d’euros ; impôt sur le patrimoine, 3,3 milliards ; impôts et taxes à la consommation, 18,4 milliards ; impôts locaux et autres, 2,6 milliards ; contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et contribution sociale généralisée (CSG), 6,2 milliards ; cotisations sociales, environ 26,4 milliards d’euros.
A ce solde positif de quelque 12,4 milliards d’euros il faut ajouter d’autres revenus pas toujours monétaires, mais d’une grande importance sociale et économique : les immigrés occupent l’immense majorité des emplois dont les Français ne veulent pas, et 90 % des autoroutes ont été et sont construites et entretenues avec de la main-d’œuvre étrangère. Sans immigrés, les prix à la consommation (produits agricoles et autres) seraient bien plus élevés, la main-d’œuvre étrangère étant bien moins payée.
La comptabilité réalisée par les chercheurs de l’université de Lille fait ressortir aussi de profonds changements sociaux. Majoritairement jeunes, les immigrés sont de grands consommateurs : comme nous venons de le voir, ils versent environ 18,4 milliards d’euros à l’Etat sur leurs dépenses personnelles, notamment en TVA. Les immigrés ont modifié en profondeur le sport et les arts populaires français : la grande majorité des footballeurs de haut niveau sont issus de l’immigration, et les artistes d’origine immigrée, noirs et maghrébins, peuplent le Top 50 de la chanson populaire.
Parallèlement, de nombreux métiers, en particulier dans les services, ne fonctionnent en France que grâce à l’immigration. Plus de la moitié des médecins hospitaliers dans les banlieues sont étrangers ou d’origine étrangère. Pas moins de 42 % des travailleurs des entreprises de nettoyage sont des immigrés. Plus de 60 % des ateliers de mécanique automobile de Paris et de la région parisienne appartiennent à des mécaniciens et petits entrepreneurs d’origine étrangère.
Dans un domaine aussi crucial que l’avenir du système des retraites, les immigrés jouent un rôle des plus favorables. Le très officiel Comité d’orientation des retraites est parvenu à cette conclusion : “L’entrée de 50 000 nouveaux immigrés par an permettrait de réduire de 0,5 point de PIB le déficit des retraites.”
Xavier Chojnicki commente ces résultats en ces termes : “Il s’agit d’un processus historique lié à la structure de la population immigrée, majoritairement jeune. Comme ils sont peu qualifiés, les immigrés sont très souvent au chômage. Mais ils dépensent aussi beaucoup et sont très entreprenants. Les pensions que nous versons aux retraités sont plus que compensées par la consommation et les cotisations sociales que paient les plus jeunes, parmi lesquels on trouve des gens très dynamiques.”


Les publications de Xavier Chojnicki sont accessibles par le lien suivant : http://www.cairn.info/publications-de-Chojnicki-Xavier--8581.htm





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