jeudi 3 mai 2012

Via Gestionsuisse.com : "Notre république bananière"



Tous les suisses ne sont pas des "banksters"

    Signalé par un tweet de Romandie.com, j’ai découvert cet article d’un économiste et analyste financier de ce beau pays. Je vous invite à le lire et surtout n’hésitez pas à visiter son site !



Notre république bananière, par Michel Santi.

Publié le 28-04-2012

    Nos pays Occidentaux seraient-ils devenus des républiques bananières ? La collusion entre pouvoir public et oligarchie est une constante qui débouche systématiquement sur une confiscation des profits et sur une mise en commun des pertes. Nous sommes donc bien en république bananière. Passons sur l’économiste Roubini qui définit nos tourmentes comme étant « une crise de solvabilité (…) car les pertes des institutions financières ont été socialisées et reportées sur le bilan de l’Etat. ». Par ailleurs, Stiglitz ne met-il pas dans le mille en évoquant un « socialisme pour les riches » ? Ou encore Taleb qui déplore que la masse des passifs « appartient aujourd’hui au Gouvernement (…) qui les transformera en dettes à régler par nos enfants et petits-enfants » ?

    Depuis l’éclatement de cette crise en 2007, la stratégie de nos Etats Occidentaux a consisté à absoudre la finance et à exiger des sacrifices à un citoyen qui se devait d’ingérer les ardoises des Banquiers. Qui aura le cran aujourd’hui de reconnaître que la croissance économique passée avait en réalité été édifiée sur du vent ? Les Etats-Unis et avec eux l’Union Européenne qui était pertinemment au fait des tricheries grecques, des excès espagnols, de la folie des grandeurs irlandaise, etc…sont des républiques bananières qui animent et transforment nos économies en une partie de poker dont les jetons ne sont distribués en quantités suffisantes qu’à certains joueurs privilégiés. Cette partie ne s’avère ainsi lucrative que pour une infime minorité.

    Ce capitalisme tronqué et dénaturé est donc maintenu sous perfusion par nos Banques Centrales et par nos autorités économiques fort avares envers ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les consommateurs et ce dans le seul but de faire perdurer ce simulacre qui ne profite qu’aux heureux « 1% ». Inutile de se lancer dans de savants débats opposant adeptes de Keynes à ceux de Friedman car les dés sont pipés. Sinon, pourquoi nos Gouvernements n’auraient-ils pas distribués ces gigantesques liquidités créées ces derniers mois directement et sans l’intermédiation du système financier au citoyen-consommateur qui, lui, aurait ainsi contribué à une rapide sortie de crise ?

    En réalité, jetons et liquidités sont concentrés dans les mains d’une infime minorité pendant que les autres (petits) joueurs sont priés d’emprunter pour continuer la partie quand ils ne sont pas tout bonnement passés abandonnés à leur sort. Nos démocraties s’accommoderont-elles éternellement de la défense et de la préservation systématiques de certains intérêts privés ? L’hyper concentration des richesses et des ressources est absolument et fondamentalement inconciliable avec les préceptes démocratiques et c’est pourquoi le sauvetage acharné des institutions financières ou l’usage des deniers publics pour payer de gigantesques rémunérations transforment insidieusement nos pays en républiques bananières où nous, simples citoyens, sommes réduits à l’état de figurants, voire de bêtes de somme…

    En privilégiant une élite et en mettant au régime sec la masse des citoyens, nos dirigeants politiques et financiers tuent le capitalisme et mettent nos démocraties en péril. Car point de démocratie politique sans démocratie économique.





Je vous conseille de lire d'autres articles de cet économiste suisse, comme celui-ci par exemple : "Pour les allemands, c'est faites ce que je dis, pas ce que j'ai fait !"


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