Article mis à jour le 19/09/2024
Introduction !
L’esprit de Transitio n’est pas celui de juger mais de comprendre. Essayer de comprendre n’empêche cependant pas d’exprimer une opinion. Il n’y a rien de critiquable en cela, si l’on considère l’opinion comme un moment de la pensée, un moment où l’on se satisfait provisoirement d’un concept qui convient à notre interprétation "momentanée" d’un monde dont la réalité nous échappe. L’opinion se doit alors de progresser à la lumière du doute et elle doit surtout se garder du risque de se satisfaire d’elle-même et de devenir un dogme. Faire progresser son opinion sur un sujet ne veut pas dire changer de direction sans arrêt comme une girouette selon le sens des vents, car ce qui ne change pas chez un être humain, ce sont les valeurs au sein desquelles progresse son opinion, les valeurs…
Si la curiosité vous y pousse, je vous propose de lire mon article érudit sur L'OPINION.
L'article ci-dessous se propose de traiter des valeurs ; pas des valeurs morales, qui de leurs lumières bienveillantes éclairent le cheminement de nos opinions, mais des valeurs sonnantes et trébuchantes, l’argent et le luxe, qui vous le comprendrez mieux à la lecture de cet article, auraient tendance à fausser nos opinions et à nous faire perdre nos valeurs morales…
A en croire certains des contestataires les plus virulents de la crise économique que nous traversons, l’argent serait la cause terrible et principale de l’effondrement prochain de nos sociétés qui l’ont érigé en valeur suprême (le veau d’or, vous vous souvenez ?).
Tandis que je mets à jour cet article le 19 septembre 2024, j'apprends qu'hier soir le milliardaire Xavier Niel a fait un show à l'Olympia pour faire la promotion de son livre "Une sacrée envie de foutre le bordel", au cours duquel il a expliqué à des gogos comment devenir milliardaire...
L’argent rendrait-il vraiment bête, méchant, voire fou ?
Transitio vous apprend (peut-être), que c’est (presque) scientifiquement prouvé !
Sachez ami lecteur, que la prestigieuse revue scientifique « science » a rendu publique le 17 novembre 2006, une étude démontrant que lorsque l’on se met à penser à l’argent, on devient égoïste, indifférent aux autres, plus distant et moins enclin à leur porter assistance. Voilà qui expliquerait pourquoi souvent ce sont les gens qui possèdent le moins qui sont les plus généreux. Mais je devine que vous souhaitez plus d’explications.
La professeure en marketing Kathleen D. Vohs, de l’université du Minnessota , et ses assistantes Nicole L. Mead et Miranda R. Goode, ont conduit une série de 9 expériences qui ont révélé l’autosuffisance qu’entrainait la manipulation de l’argent et surtout démontré que le simple fait de penser à l’argent nous isolait des autres !
Dans chacune des 9 expériences, un groupe de participants était conduit dans un premier temps à penser à l’argent afin d’activer ce concept dans l’esprit de chacun de ses membres, puis dans un second temps ses participants étaient amenés à se retrouver dans une situation sociale. Bien sûr, comme dans toute bonne expérience de psychologie sociale, un autre groupe témoin participait dans le premier temps à des expériences où il n’était pas question d’argent, puis se retrouvait dans le second temps confronté à la même situation sociale que le groupe ayant pensé à l’argent.
Les cobayes étaient amenés à penser à l’argent par différents moyens détournés, comme faire des phrases avec des mots proposés parmi lesquels figurait le mot argent, jouer au Monopoly, ou tout simplement regarder un écran sur lequel défilaient des billets de banques (le groupe témoin ne voyait sur son écran que des jolis poissons multicolores). Les situations sociales étaient aussi variées, comme ramasser (ou pas) le crayon que laissait tomber une personne, disposer 2 chaises pour accueillir quelqu’un (les chercheurs mesuraient la distance entre ces 2 chaises).
Vous pouvez télécharger par les liens suivants :
- La méthode et le matériel :
- La présentation powerpoint :
En résumé, toutes les expériences ont montré que les participants qui avaient été sensibilisés à l’argent se sont ensuite comportés de façon plus autonome et antisociale que les participants du groupe témoin.
Sur la base de ces constatations, la professeur Kathleen Vohs suggère que si l’harmonie du groupe est une valeur sociale importante, il pourrait être utile de réduire les représentations liées à l’argent.
Voilà une bonne question professeur, l'harmonie du groupe est-elle une valeur sociale ?
Comme disait Spinoza...
Nous voici donc une fois de plus confrontés à nos déterminismes. Nous nous croyons libres tant que nous ignorons ce qui nous détermine, (comme disait Spinoza).
Voici peut-être pourquoi, même le plus brave d’entre-nous peut changer, au contact direct ou indirect de l’argent. Contact direct en devenant riche par chance naissance ou talent, ou contact indirect en côtoyant sans cesse ladite richesse.
Impossible d’échapper à cette atmosphère délétère. L’argent est partout. Nous sommes tous malades de l’argent. Ce n’est pas un jugement de valeur, juste une constatation. Et il semble que les plus gravement atteints soient près de conduire nos sociétés à l’abîme…
Tandis que je cherchais une conclusion pour cet article, je me suis souvenu de ce texte sur la richesse et le luxe écrit par le baron d’Holbach au 18ème siècle. Je vous propose de le lire sur mon blog-notes : "Des lois morales pour les riches et les pauvres".
Voici aussi quelques dessins amusants trouvés sur le Net...
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