(Un article confus où l'auteur part de Tourgueniev et finit dans un bocal à poisson rouge, sous prétexte d'art contemporain)
Longue introduction
A mon fils qui se plaignait ce matin en termes crus d’avoir à lire pour l’école le fastidieux "Premier amour" de Tourgueniev, (ou comment dégoûter des mômes de la lecture) je tentais de lui expliquer qu’un bon texte pouvait aussi être un texte qui vous dérange.
De récit "ennuyeux", la nouvelle de Tourgueniev peut devenir pour un adolescent, la découverte de la société finissante et déjà condamnée de la Russie du 19ème siècle, avec ses jeunes nobles inutiles, amoureux d’une perverse princesse de pacotille, et par la même, l'aider à se situer dans sa propre société.
Il y a un moment dans la vie où l’on doit culturellement se frotter à ce qui nous ennuie ou nous déplaît, afin de mieux en prendre la mesure, en y réfléchissant sérieusement. J’ai même tenté une comparaison avec l’art contemporain qui est allé jusqu’à se débarrasser de la nécessité du beau, voire du savoir-faire…
Tout ça pour vous dire que l’article qui suit (Votre chien pollue plus qu'un 4x4) est là pour vous déranger, vous faire réfléchir (ou plus simplement vous faire sourire). Je le gardais sous le coude depuis sa publication en 2009 sur le site Slate.fr !
😕Mais où veut-il en venir ?
Où je parle de l'écocide
Ce n’est pas Tourgueniev qui m’a donné l’idée d’en parler, mais cette nouvelle parue sur terraeco.net concernant l’initiative d’un collectif de citoyens européens qui a lancé mardi 22 janvier à Bruxelles une vaste opération de soutien pour créer une loi contre les écocides en Europe. Compte tenu du fait qu’il faut un million de signataires à cette pétition, vous pouvez la signer si vous le souhaitez, à moins que quelques millions de travailleurs chinois solidaires ne s’en chargent (une petite bourgade suffira).
Cliquez sur la bannière ci-dessous si vous souhaitez signer.
(En 2023, mon antivirus me dit que le site n'est pas sûr, mais je n'ai pas de souci.) |
L’enfer est, dit-on, pavé de bonnes intentions. De quelle taille sera ce nouveau pavé ? L’économie européenne, exsangue et prête d’agoniser, est déjà celle qui combat le plus pour l’environnement. Imagine-t-on vraiment sérieusement qu’un jour, Total ou Areva (compagnies choisies au hasard) puissent comparaître devant un tribunal européen pour écocide ? Un tribunal européen, qui plus est, pas même international !
La lecture de cet article sur terraeco.net m’a mis mal à l’aise, tout comme la lecture de cet article de 2009 sur le bilan carbone du chien.
Toutes proportions gardées, essayez de considérer l'ensemble de cet article comme une installation en art contemporain. Son objet n’est pas de vous plaire, mais de vous faire vous demander ce qui ne va pas, en le lisant…
Cave canem ! (Attention au chien, en Latin)
Cet article a été publié le 26/10/2010 sur le site Slate.fr, sur lequel il se trouve toujours. Je vous invite donc à lire l’article original, par respect pour son auteur : Votre chien pollue plus qu'un 4x4 (sauf si vous le mangez)
L'empreinte carbone d'un chien domestique est deux fois supérieure à celle d'un Land Cruiser qui parcourt 10.000 kilomètres par an. C'est la conclusion d'une étude menée par deux professeurs de l'université de Victoria, Brenda et Robert Vale, deux architectes spécialisés dans le développement durable.
Leur thèse, qu'ils développent dans un livre intitulé « Il est temps de manger le chien : le vrai guide pour une vie responsable », va même plus loin : il est préférable d'avoir des animaux de compagnie que l'on peut manger, comme des poules ou des lapins.
Le couple de chercheurs a étudié l'empreinte carbone des animaux domestiques les plus répandus, en prenant en compte les ingrédients de leur alimentation et l'espace nécessaire à leur fabrication. « L'impact annuel d'un berger allemand ou de chien de taille similaire est le même que celui de conduire une grosse voiture », explique Brenda Vale.
Leur étude, publiée dans le New Scientist, a ainsi trouvé qu'il fallait 0,84 hectare pour produire la nourriture annuelle moyen d'un chien de compagnie. Une Toyota Land Cruiser qui fait 10.000 km en un an utilise 55,1 gigajoules (en comptant la construction et le carburant). En estimant qu'un hectare de terre peut produire 135 gigajoules par an, l'empreinte carbone du véhicule peut se traduire par 0,41 hectares, soit la moitié de celle d'un chien.
Le New Scientist explique que les Vale ne sont pas les seuls à arriver à cette conclusion. Le magazine a demandé à un chercheur du Stockholm Environment Institute de York de refaire les calculs avec les mêmes données. Ses résultats étaient quasiment identiques à ceux des Vale, et il a fait remarquer que « posséder un chien est vraiment un luxe, notamment à cause de l'empreinte carbone de la viande. »
Selon les calculs des chercheurs, l'empreinte carbone d'un chat est sensiblement inférieure à celle d'un chien (0,15 hectare), mais représente quand même l'équivalent de celle d'une Golf. Les hamsters sont encore plus écolo avec une moyenne de 0,014 hectare (l'équivalent d'un écran plasma). Mais l'animal de compagnie le plus éco-responsable est sans conteste le poisson rouge, avec une empreinte de 0.00034 hectares (soit deux téléphones portables).
Alors d'après-vous, qui est le plus éco-responsable, du conducteur de 4x4 ou du propriétaire de chien ? Eco-responsable ou coupable ? Comment préférez-vous que soit formulée la question ?
Post Scriptum :
En fait, pour être franc avec vous, cet article pourrait être le début d'une réflexion sur l'usage de la culpabilité en politique et a fortiori en écologie.
Pour ne rien vous cacher, je désapprouve l'usage de la culpabilité, tout comme celui de l'enfer.
A suivre ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire