Mis à jour le 12/09/2013 et le 21/01/2022
Le changement ?
Nous commençons de le comprendre, le changement ne viendra pas des politiques. Peu importe que ceux-ci soient sincères, courageux et honnêtes lorsqu’ils prennent leurs fonctions, ils sont semble-t-il prisonniers d’un implacable déterminisme. Ou plutôt, ce ne sont pas eux qui détiennent le vrai pouvoir.
Une étude IFOP commandée par le mouvement Colibris à l’occasion des élections présidentielles de 2012 mettait en évidence que 64% des personnes interrogées souhaitent l’abandon progressif des énergies fossiles et du nucléaire au profit du développement des énergies renouvelables, 93% une réduction drastique de l’utilisation d’engrais chimiques et des pesticides, 60% une organisation plus écologique des villes, 75% attendent des politiques une lutte active contre la spéculation et un recentrage sur l’économie réelle, 97% pensent qu’il ne faut pas laisser aux banques privées le monopole de la création monétaire et nous pourrions continuer cette liste…
Les élections sont passées et qu’observons-nous ?
Un certain nombre d’études récentes confirment ce décrochage entre citoyens et élus et mettent en lumière la grande défiance qui s’est instaurée vis-à-vis de nos responsables politiques. Selon l’enquête Ipsos «France 2013» "le système démocratique fonctionne plutôt mal en France" pour 72 % des français, "les hommes et les femmes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels" pour 82 % et "la plupart" d'entre eux "sont corrompus" pour 62 %.
Révolution ?
La solution est-elle dans une énième révolution ? Devons-nous former les cortèges, déployer les banderoles, lancer les mots d’ordres, entonner les chants guerriers, et par tant de tumulte essayer de faire tomber les murailles de la moderne Jéricho de la finance ? (Lire ce passionnant article sur Médiapart)
Mais la révolution, comme son nom l’indique, ne finit-elle pas toujours par revenir à son point de départ ?
Evolution !
Paragraphe mis à jour le 21/01/2022 (Texte en rouge)
La solution ne résiderait-elle pas plutôt dans une salutaire évolution ? Pourquoi ne pas tout simplement tourner le dos aux murailles du kafkaïen château de l’ordre établi ?
Le système qui nous gouverne n’a jamais été aussi bien armé pour mater toute forme de rébellion. De la basique brutalité à l’ancienne, aux techniques les plus sophistiquées de la manipulation de masses, nos gouvernements disposent de moyens qui auraient fait pâlir d’envie les tyrans d’autrefois. On pourrait même se demander, tant les peuples sont à présent malmenés, si l’objectif inavoué ne serait justement pas de provoquer de violentes réactions.
Mais quels moyens de coercition auraient-ils, si tout simplement nous leur tirions notre révérence, avec élégance et arrogance ? Jamais en effet nous n’avons disposé de tant d’outils mis à notre disposition pour vivre loin des donjons du pouvoir ! Tous les savoirs du monde sont accessibles en un simple clic, et surtout, toutes les femmes et tous les hommes de bonne volonté peuvent mutuellement s’assister partout sur la planète grâce à Internet. Pour cela, il suffit juste de le vouloir, tout comme Etienne de la Boétie l’avait si joliment formulé « Soyez résolus de ne servir plus, et vous serez libres ! »
Cessons de bailler d’envie devant les petits marquis de l’ordre établi. Méprisons les palais de pacotille que servilement nous leur avons construit, rions des scarabées blindés qui leur servent de carrosses et moquons-nous des gourgandines dont ils achètent les fausses faveurs (Bonjour le style ! 😉). Avons-nous vraiment envie de faire partie de cette basse-cour d’une époque révolue ?
Jamais nous n’avons dû travailler autant pour avoir juste le droit de vivre et il semble que cela ne soit jamais assez !
Lisez par exemple : Goldman Sachs conseille à la France de baisser les salaires de 30% (1) et pire encore : JPMorgan réclame des régimes autoritaires en Europe (2)
Alors pourquoi ne pas tourner le dos au noir et menaçant château ? Tourner le dos à ces villes prisons, où nous respirons un air pollué et où nous nous nourrissons de poisons ?
Que deviendra le château kafkaïen de cette société malade si nul arpenteur ne répond plus à ses sommations chimériques ?
Cette intuition du "démission" que j'avais eu en 2013 semble naître à présent dans l'esprit de beaucoup de gens. Un mouvement de démission apparaît dans de nombreuses entreprises aux USA, mais aussi en France et même en Chine, où le "tangping" commence à se répandre peu à peu !
Le rêve de Transitio...
Le rêve de Transitio est de vous laisser apercevoir des directions vers lesquelles vous pourriez tracer de nouveaux chemins. Le vol de ces colibris en est-il un où s'agit-il d'une utopie de plus ?
A propos des colibris !
Paragraphe mis à jour le 21/01/2022
Pour vous donner une idée de ce mouvement, vous pouvez lire ce petit manifeste qui vient d’être publié par les Colibris. Il est destiné à faire un diagnostic pour proposer des réponses théoriques et pratiques les mieux ajustées aux aspirations de celles et ceux qui veulent, de toute leur conviction, un changement du monde, car ce ne sont pas les fondements d’une vie heureuse qui sont défaillants, mais l’intelligibilité et l’usage que nous en faisons qui sont erronés.
Je suis cependant tenté de pondérer l'optimisme des Colibris. Ce sympathique mouvement conduit par Pierre Rahbi est peut-être limité par sa volonté d'être apolitique.
A moins que ce ne soit cela qui fasse justement sa force, je ne suis sûr de rien. Sur cette question, on peut lire par exemple cet article intéressant : Pierre Rahbi, la décroissance, l'éthique et l'apolitisme.
Vous pouvez accéder au plan des Colibris en cliquant sur l'image ci-dessous :
Mise à jour du 21/01/2022 :
Depuis 2013, mon intérêt pour le Mouvement des Colibris a disparu. Au début, c'était son prétendu apolitisme qui me rendait méfiant. Qui se dit apolitique en effet, se situe en général à droite. Mais depuis, je me suis rendu compte que ce mouvement est totalement contaminé par des théories New Age totalement irrationnelles, voire dangereuses, comme l'anthroposophie prônant l'aberrante agriculture biodynamique, et que le personnage de Pierre Rabhi était quelque peu trouble, tant dans ses idées très réactionnaires que dans ses actions. Lire cet article : "Pierre Rabhi, quelques rappels".(1)
Je suis à présent convaincu que la démarche individuelle du petit colibri "faisant sa part", est totalement inefficace et constitue une impasse majeure. Lire mon article : "Transition ? Quel pouvoir avons-nous ?"
Post Scriptum :
Aux amis lecteurs qui n'auraient pas lu "Le château", le formidable roman de Kafka, Transitio propose ci-dessous un exemplaire en version "pdf".
Seule la fiction d'un tel roman, est capable d'approcher de si près, l'absurde et inaccessible réalité du monde...
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