Depuis 2010, Transitio est un site dans lequel j'analyse à ma façon la formidable période de transition que nous vivons. J'ai commencé par me préoccuper de la transition énergétique (pour des raisons professionnelles), mais très vite il m'est devenu évident qu'il fallait s'intéresser également à toutes les autres formes de transitions en cours, économiques, sociétales, etc.
(Transitio.info remplace le vieux site Transitio.net, devenu techniquement obsolète)
Cet article a été publié pour la première fois le 14 mai 2011 sur le premier site de Transitio. Il se trouve toujours à la même date sur ce nouveau site.
Je le remets en tête, juste après la page d'accueil, car c'est un article très important, compte tenu de ce que nous vivons actuellement. Nous entrons en effet à présent dans la partie la plus difficile de la transition énergétique, c'est-à-dire, la crise.
Je suis las de lire et entendre, à droite comme à gauche, autant d'âneries sur ladite crise énergétique. Vous découvrirez en lisant l'article ci-dessous que cette crise était prévue et redoutée depuis longtemps.
Certains expliqueront tout par la guerre en Ukraine, ce qui bien sûr est en grande partie faux. La guerre en Ukraine n'est même probablement qu'un funeste épisode de guerre pour l'énergie et les ressources, que mènent nombre de pays depuis plusieurs décennies. Il suffit de s'informer et prendre connaissance des ressources énergétiques de l'Ukraine (Uranium et gaz) pour voir autrement cette guerre absurde. Lisez mon Post Scriptum sur le sujet à la fin de cet article.
Voici donc ci-dessous, mis à jour, mon article publié en 2011, à propos de documents émanant du gouvernement, publiés en 2008...
2003
La transition énergétique est un sujet grave que j’ai vu apparaitre depuis plusieurs années dans nombre de documents officiels.
Il semble en effet que dans les milieux "bien informés", tout le monde sache depuis un bon moment que nous vivons les dernières années de l’énergie à bon prix, et ce, en raison du proche épuisement des énergies fossiles.
Je me souviens avoir entendu en 2003 M. Jean Besson, parlementaire en mission dans le cadre du Débat national sur les énergies, introduire une journée de débat sur l'énergie à Lyon, en disant haut et clair que le gouvernement avait acté le fait qu’il n’y aurait plus de pétrole dans 40 ans ! Il avait même ajouté que la guerre qui débutait alors en Irak s'inscrivait dans cette perspective.
Ces vérités qui dérangent n’ont cependant pas figuré dans son rapport remis à la ministre de l’Époque, Mme Nicole Fontaine en octobre 2003 (Désolé, au 09/04/21, l'article évoquant ce rapport a disparu du site d'Energie Plus. Son adresse était la suivante : http://www.energie-plus.com/news/fullstory.php/aid/1263.html)
2008
Un des meilleurs exemples de ce que j’avance ici, est bien le rapport de la commission énergie remis au premier ministre du gouvernement Français en 2008 : « Perspectives énergétiques de la France à l’horizon 2020-2050 »
Je mets ce document à votre disposition ! Cliquez sur l'image ci-dessous :
Le site du Gouvernement n'est pas sécurisé en https (ce sont les archives du gouvernement !) mais les liens ci-dessous sont toujours actifs et sûrs au 13/04/2023 :
Si un écologiste de l'époque avait dit la même chose que ce que l'on peut lire dans ce document, il aurait été accueilli par les quolibets et les sarcasmes habituels !
Le rédacteur de ce rapport est Jean Syrota, lisez sa bio sur wikipedia, ce n’est pas vraiment un écolo prônant la décroissance : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Syrota
Je vous propose les deux extraits ci-dessous, tirés de l’avant-propos de ce volumineux rapport.
Lisez-les, et de grâce, cessez de prendre les écolos pour des allumés ou des terroristes, quand certains disent tout haut ce que d'autres murmurent tout bas, au sein même du gouvernement !
Lisez ces extraits édifiants :
Page 11 :
"Le paradigme a changé, depuis que le réchauffement climatique est devenu une réalité établie. À la crise possible, évitable, survenue puis surmontée, récurrente et finalement bénigne, jusqu’à la prochaine, a succédé un nouvel horizon mental, conceptuel, et donc politique.
Les hydrocarbures n’ont certes pas cessé de se raréfier, puisque disponibles en quantités finies, soumis aux aléas géostratégiques, comme les autres matières premières. Encore que les phénomènes s’accélèrent et que les horizons de danger paraissent se rapprocher : la croissance de la population mondiale et celle des économies émergentes (en premier lieu de la Chine) vont accroître rapidement la demande mondiale d’énergie, alors que l’on peut s’interroger sur la possibilité de repousser durablement les limites de ces ressources. Pour autant, la date du « peak oil » (moment où l’offre de pétrole commence à décliner) demeure incertaine et il n’est pas sûr qu’il ne survienne pas à cause du déclin de la demande pour d’autres motifs que l’insuffisance de la ressource."
(Nota au 09/04/2021 :Les "autres motifs", causes d'un ralentissement de la croissance et de la réduction de demande d'énergie, furent par exemple la crise économique de 2008 et de nos jours la pandémie mondiale de la COVID19.)
Page 13 :
"Il faut insister à nouveau sur la nécessité d’un effort massif et constant. Les scénarios que la commission Énergie a étudiés à l’aide de différents modèles donnent tous le même résultat. Une des dimensions commence à être bien connue et acceptée en France et au niveau mondial : la poursuite des errements actuels (scénarios dits « tendanciels ») est le chemin le plus court et le plus certain vers des perspectives de catastrophes mondiales.
Aucune correction spontanée n’est envisageable ; il faut agir avec détermination et sans délai, comme le prévoit l’Union européenne pour 2020. L’inaction ne laissera ouverte à terme qu’une alternative : changer de société par la force ou la voir disparaître, plutôt que de choisir aujourd’hui démocratiquement des développements souhaitables et possibles ménageant les intérêts de chacun, et d’abord les libertés – en particulier en matière de propriété et de mobilité.
L’autre leçon est moins connue et appellera une pédagogie à laquelle les acteurs politiques, mais aussi sociaux, devront d’urgence se livrer : les évolutions vraisemblables de la technique et les efforts raisonnables qu’on peut demander au pays sans compromettre sa croissance ni bouleverser son existence aboutissent, à un horizon de quinze ans, puis en 2050, à un niveau de réduction des gaz à effet de serre à peine égal à celui nécessaire pour nous faire quitter la zone de danger (en escomptant que les autres pays fassent de même)."
Le rapport dans son entier est consultable dans les archives du Centre d’Analyse Stratégique, à l'adresse suivante :
09/04/21 : L'adresse de ce document changeant régulièrement, vous pouvez également consulter l'exemplaire que j'ai conservé précieusement sur mon Drive, en cliquant sur l'icône ci-dessous.
Cliquez sur l'icône "pdf"
Il était complété par de nombreux volumes qui hélas ont presque tous disparu. Il en reste quelques-uns à l'adresse ci-dessous
Prenez le temps de lire ces documents rédigés par des experts. Peut-être aurez-vous alors une lecture plus éclairée de l'actualité de l'énergie.
Et peut-être aussi en aurez-vous assez que l'on s'adresse à vous comme à des petits enfants. La transition énergétique est un problème qui se résume ainsi pour nos élites : "Comment pourront-elles gérer cette inévitable transition, tout en gardant les rênes du pouvoir ?"
Les solutions des énergies renouvelables, par exemple, posent un véritable problème, car du fait de leurs natures, elles sont difficiles à centraliser entre les mains de quelques compagnies, comme pour le nucléaire ou le pétrole. Pire encore, elles sont inépuisables et certaines n'ont même pas vraiment de valeur marchande !
Comprenez-vous pourquoi l'écologie politique pose un problème ?
Selon un rapport des Nations Unies publié le 10 mai 2011, l'énergie solaire et éolienne, la biomasse et l'hydroélectricité pourraient représenter près de 80% de l'approvisionnement énergétique mondial d'ici 2050, si les Etats mettaient en place des politiques permettant d'exploiter le potentiel de ces énergies renouvelables !
Pensez-vous vraiment que les Etats feront ce choix ?
Entre nous ?
....Les écologistes ? Rien que des écoloterroristes, comme disait Sarkozy !
Mise à jour au 22 juillet 2022 :
J'ai vu passer aujourd'hui sur la page Facebook du Shift project, une interview de Jean-Marc Jancovici sur BFM TV.
Il évoque tout ce que je sais déjà depuis près de 20 ans et la journaliste lui attribue le mérite d'avoir dit tout cela il y a 10 ans. Mais passons...
Regardez et surtout écoutez la vidéo ! Cliquez sur l'image.
Conclusion ?
"L’inaction ne laissera ouverte à terme qu’une alternative : changer de société par la force ou la voir disparaître"
Depuis 2008, rien n'a été fait d'utile pour nous préparer au choc, sinon préserver les intérêts des actionnaires des grandes compagnies de l'énergie.
Post Scriptum ;
Guerre en Ukraine, guerre pour l'énergie ?
Je ne me prends pas pour un géopoliticien. Je sais juste pour quelles raisons des guerres ont eu lieu en Irak ou en Lybie. Alors voici justes quelques infos concernant l'énergie et l'Ukraine :
En 2013, le gouvernement ukrainien et le géant américain Chevron ont signé un accord pour l'exploration et l'extraction de gaz de schiste dans la région d'Oleski, dans l'ouest de l'Ukraine. Un contrat pouvant déboucher à terme sur un gigantesque investissement de près de 10 milliards de dollars :
Le 5 janvier 2022, le World Nuclear News signalait dans un article que le gouvernement ukrainien annonçait un nouveau programme de construction en collaboration avec les États-Unis et le fournisseur de réacteurs Westinghouse : la conception du réacteur AP1000 devant d'abord être déployée à la centrale nucléaire de Khmelnitsky, avec quatre autres unités à suivre dans d'autres centrales nucléaires existantes. (L'Ukraine a également discuté du déploiement des petits réacteurs VOYGR de NuScale et des travaux d'autorisation qui seraient impliqués) :
Le 14 février 2022, l'ancien ministre de l'Energie ukrainien, l'économiste Yuriy Vitrenko, dirigeant de Naftogaz, la société nationale du gaz détenue à 100% par l'Etat ukrainien provoquait Poutine en affirmant :""Poutine est un petit dur à qui il faut tenir tête". Bonjour l'ambiance... :
Le 22 février 2022, afin de se conformer aux sanctions
commerciales imposées par les USA, le chancelier Olaf Scholz a déclaré que
l'Allemagne suspendait la procédure de certification du gazoduc, après plus de
trois ans de travaux. :
Contrairement à la France qui est complètement dépendante pour son approvisionnement en uranium, l'Ukraine dispose de mines d'uranium sur son "territoire". Voir cet article de l'agence Reuter :
Un mème est un concept (texte, image, vidéo) massivement
repris, décliné et détourné sur Internet de manière souvent parodique, qui se
répand très vite, créant ainsi le buzz.
J'avais déjà tenté les 3 graphiques qui tuent sur une seule page (Voir ci-dessous).
Mais j'ai eu l'idée ce matin de décliner ceux-ci sous la forme d'un mème.
Oui, je
sais, ce n'est pas gagné, il a trop de texte, la moitié des gens vont décrocher
dès la première ligne. Mais ça m'a amusé de le faire.
Sinon voici l'image avec les graphiques et les sources :
Ci-dessous le texte pour un éventuel copier-coller :
En 1900, la population mondiale comptait au plus 1.7
milliards de personnes, la consommation mondiale d'énergie était d'environ 1100
millions de tonnes d'équivalent pétrole et la production mondiale de CO2 était
environ de 2 milliards de tonnes.
En 2018, la population mondiale comptait plus de 7.8
milliards de personnes, sa consommation mondiale d'énergie était de 13.865
millions de tonnes d'équivalent pétrole et la production mondiale de CO2 était
de 37.1 milliards de tonnes de CO2.
Depuis 1900 :
la population mondiale a été multipliée par 4.7,
la consommation mondiale d'énergie a été multipliée par 12.5,
la production mondiale de CO2 a été multipliée par 18.6 !
Mettez quelques lapins sur une île déserte sans prédateurs
et quelques décennies plus tard, l'île sera totalement ravagée.
Alors on fait quoi ? Si on exclu bien évidemment la "solution finale", la solution c'est quoi ?
Une personne en visite chez moi s'étonna un jour de
voir dans mon placard de cuisine un véritable service à thé japonais (ayant appartenu à ma défunte mère). Elle se justifia en me faisant part de ses réticences vis-à-vis des appropriations culturelles (1). Selon elle, c'était mal que j'aie ce service chez moi !
Appropriations culturelles
Robe Wax
Devant
mon étonnement, elle m'expliqua que, par exemple, elle ne porterait jamais une
robe africaine, parce que ce serait selon elle une appropriation culturelle. (Elle portait un jean, ce qui sans conteste est une appropriation culturelle de la culture américaine. Même si les Américains utilisèrent des toiles fabriquées à Nimes en France).
J'ai failli laisser
tomber ma tasse de fine porcelaine et j'ai essayé de lui expliquer que "l'appropriation culturelle" était en vérité la base de toute culture humaine.
Depuis la nuit des temps, chaque culture copie ou s'inspire de ce qu'elle aime
ou trouve pratique dans une autre culture. Le métissage culturel est aussi
précieux que le métissage génétique (que j'appelle secrètement de tous mes vœux,
pour constituer un jour une humanité unie).
Clarisse Sercan Nyuiadzi, créatrice de robes africaines Lisez sa bio et ses principes sur sa page.
Domination ou fonction évolutive ?
Bien sûr, cette amie n'est pas stupide, et dans la
conversation qui s'en est suivie, elle a avancé avec justesse l'argument de la
domination et plus particulièrement l'injuste domination des blancs sur tout le
reste du monde...
Je ne suis pas communiste, mais je trouve pertinente la lecture
marxiste de l'histoire. Raison pour laquelle j'ai essayé de lui expliquer que
la domination n'était pas seulement une question de couleur de peau, mais aussi
et surtout, une question de classe sociale. (Quant à la domination desdits blancs, à l'échelle de l'histoire de l'humanité, elle n'est que passagère et elle résulte de la chance de certains peuples d'avoir pu occuper des zones climatiques tempérées aux ressources facilement accessibles).
Il y a des dominants dans toutes les sociétés, y compris
chez la plupart des sociétés animales comme celles des primates dont nous
faisons partie. Cela correspond à une répartition des tâches qui s'est
instaurée parce que d'un point de vue évolutionniste, celle-ci fut pertinente à
un moment donné de l'évolution, en fonction des conditions environnementales.
Quand ces fonctions ne sont plus efficaces, comme la prédominance de la
force physique des mâles par exemple, les rôles sociaux évoluent et c'est tout simplement ce qui se passe
actuellement.
Lorsque les représentants de notre classe sociale dominante sont
allés en Afrique acheter des esclaves, là où le commerce des esclaves existait déjà bien des siècles avant leur arrivée(2), ceux-ci les ont achetés aux représentants
des classes dominantes africaines qui ont organisé toujours plus de razzias au
sein de leurs peuples pour satisfaire les besoins de nos planteurs, aux
Antilles et ailleurs. Bien sûr, des malheureux de chez nous ont participé à ce
crime ordonnancé par leurs propres maîtres. Mais quel était leur réelle part de
libre-arbitre dans cet engagement commandé par le besoin de travailler pour
vivre, au sein de régimes ne leur offrant aucune éducation morale autre que
religieuse, celle-ci justifiant bien évidemment l'esclavage (3).
Nous devons également considérer que le système des classes
est un système d'organisation sociale complexe et souvent ambigu. En effet, pour
continuer sur l'exemple de la colonisation et de l'esclavage au 18ème
siècle. Il faut savoir que nombre de citoyens de couleur possédaient eux-mêmes
des esclaves dans nos colonies ! Même s’ils étaient placés dans une situation
juridique inférieure à celle des "blancs", ils appartenaient à une
classe sociale très dynamique économiquement à Saint-Domingue, en Martinique et
dans une moindre mesure en Guadeloupe et en Guyane. Il y avait un transfert
croissant de propriétés de terres et d’esclaves des "blancs" vers les
gens de couleur. Dans trois quartiers du Sud de Saint-Domingue, dans les années
1780, les citoyens libres de couleur participaient à 44 % des transactions
foncières à la campagne. Les libres de couleur possédaient environ 20 % des
esclaves de Saint-Domingue et 5 % en Guadeloupe, à la fin du 18ème siècle. Ceux
de la Martinique étaient dans une situation intermédiaire entre la Guadeloupe
et Saint-Domingue. A Saint-Denis de la Réunion, 61 % des chefs de familles
libres de couleur recensés possédaient des esclaves ! (4)
Un injuste fardeau
Un peu plus tard, cette personne honnête et sensible m'a parlé des origines de
sa famille. Une très modeste famille vivant dans une des régions les plus
pauvres de France, accablée de misère durant des siècles. Elle-même, vit en dessous du seuil minimum de pauvreté et a vécu une
vie particulièrement difficile. Cela m'a donc profondément attristé qu'une
personne aussi vulnérable qu'elle, se sente obligée de porter le poids de crimes
commis par une classe sociale à laquelle absolument aucun de ses malheureux ancêtres
n'a jamais appartenu. Je n'ai cependant pas réussi à lui faire comprendre que
si elle portait un boubou africain, elle pourrait aussi aider une femme
africaine à élever ses enfants.
Quand nos identités sont simplifiées, l'autre devient un ennemi.
Voici une interview de Delphine Horvilleur à propos de l'identité. Elle aborde le problème de l'appropriation culturelle à la douzième minute. Mais toute l'interview est passionnante, car cette femme philosophe, écrivaine, journaliste et rabbin est d'une grande sagesse. A chaque fois que j'écoute une de ses interventions je suis admiratif.
Le wokisme est un impérialisme culturel.
Le concept d'appropriation culturelle est l'un des fruits toxiques qui poussent dans le champ de la pensée du courant "woke". La culpabilité
"petite-bourgeoise" qui imprègne ce mouvement me met vraiment mal à l'aise ! Il a fleuri aux USA au
sein d'une population sans véritable culture
historique (y compris des universitaires !), population embarrassée par le poids des crimes fondateurs qui ont participé à
la création de son pays (génocide des Indiens, esclavage puis ségrégation raciale) et
surtout une population accablée de ressentiment et d'un sentiment de culpabilité entretenu par une omniprésence
délétère de la religion.
Aux USA, Les historiens honnêtes savent que les luttes sociales
ont toujours été traitées à la baïonnette ou à la mitrailleuse(5) et qu'elles ont progressivement été remplacées par des luttes sociétales qui ne risquent pas de remettre en question l'ordre établi, puisque même le pouvoir y souscrit volontiers.
Le "wokisme" est en fait un parfait exemple d'impérialisme culturel, celui d'une société malade imposant les remèdes à ses propres maladies, aux autres sociétés, et ce, sans tenir compte des solutions que celles-ci ont déjà trouvé à leurs propres problèmes.
Ce que je trouve le plus étrange, c'est que ce soient nos mouvements dits de gauche, qui se soient précipités vers ce nouveau produit du soft power américain ! Une preuve que lesdits mouvements abandonnent eux aussi le social pour le sociétal ?
Le 20 avril 1914, le massacre de Ludlow a eu lieu lorsque
les troupes américaines ont ouvert le feu avec des mitrailleuses sur un camp de
mineurs en grève et leurs familles à Ludlow, Colorado.
12 000 mineurs s'étaient mis en grève en septembre dernier
contre la Colorado Fuel and Iron Corporation (CF&I), propriété de la
famille Rockefeller, à la suite du meurtre d'un militant des United Mine
Workers of America (UMWA).
Ils ont ensuite exigé une meilleure sécurité au travail et
d'être payés en argent, au lieu des certificats d'entreprise (jetons qui ne
pouvaient être échangés que dans le magasin de l'entreprise).
Les Rockefeller ont expulsé les mineurs en grève et leurs
familles de leurs maisons, et ils ont donc créé des « villes de tentes » pour
vivre collectivement, que les femmes des mineurs ont aidé à gérer. Les voyous
de l'entreprise ont harcelé les grévistes et sont parfois passés devant des
camps en les criblant de tirs de mitrailleuses, tuant et blessant des
travailleurs et leurs enfants.
Finalement, la garde nationale a reçu l'ordre d'expulser
tous les campements de grève, et le matin du 20 avril, ils ont attaqué le plus
grand camp de Ludlow. Ils ont ouvert le feu à la mitrailleuse sur les tentes des
travailleurs et de leurs familles, qui ont ensuite riposté.
Le principal organisateur du camp, Louis Tikas, est allé
rendre visite à l'officier en charge de la garde nationale pour arranger une
trêve. Mais il a été battu au sol puis abattu à plusieurs reprises dans le dos,
le tuant. Cette nuit-là, les troupes sont entrées dans le camp et y ont mis le
feu, tuant 11 enfants et deux femmes, en plus de 13 autres personnes tuées dans
les combats. La plus jeune victime était Elvira Valdez, âgée de seulement 3
mois.
Des protestations contre le massacre ont éclaté dans tout le
pays, mais les travailleurs de CF&I ont été vaincus et nombre d'entre eux
ont ensuite été licenciés et remplacés par des mineurs non syndiqués. Au cours
de la grève, 66 personnes ont été tuées, mais aucun garde ou voyou de
l'entreprise n'a été poursuivi.
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent jamais d'avis. Jean-Marc Jancovici vient de prouver qu'il n'était pas un imbécile !
Autrefois ardent défenseur de la cause nucléaire, le
spécialiste de la question énergétique, Jean-Marc Jancovici, enterre le
nucléaire définitivement dans l'avant-propos qu'il a rédigé pour le dernier
ouvrage publié par The Shift Project"Climat, crises : Le plan de transformation de l'économie
française".
Je cite :
"Quant au nucléaire, il est long à mettre en œuvre, car
très capitalistique, et nécessitant des compétences pointues. Il a donc besoin
d'un cadre stable pour se développer. Un cadre que, aujourd'hui, seuls des
régimes autoritaires (Chine, Russie) savent garantir. Des pays démocratiques
ont pourtant fourni un tel cadre du temps de la planification d'après-guerre,
puis à l'époque des chocs pétroliers des années 1970. Mais, pour l'heure en
France, un (re)démarrage suffisamment rapide de la filière électronucléaire,
pour permettre de compenser en totalité la sortie des combustibles fossiles
sans demander d'autre effort, n'est pas envisageable."
Cliquez pour agrandir
Voilà, c'est dit !...
Je ne me réjouis que très modérément d'avoir eu raison depuis si longtemps, car nous venons de perdre de très précieuses années. De plus, connaissant bien la puissance du lobby nucléaire français, je sais que nos élites dirigeantes vont persister dans leur aveuglement.
Qu'importe si l'an dernier, l'Industrie Mondiale du Nucléaire a déjà constaté dans son rapport annuel que le nucléaire n'avait plus d'avenir !
Qu'importe si les experts du fameux Bulletin of the Atomic Scientists ont reconnu eux-mêmes que le nucléaire n'était pas une solution au réchauffement climatique !
La France va de toute façon persister dans l'impasse nucléaire, et à dire vrai, je pense qu'elle ne peut plus faire autrement à présent, car trop de temps a été perdu et surtout, la guerre en Ukraine précipite la crise énergétique. L'hiver prochain risque de provoquer un vent de panique chez les gens qui ne sont pas préparés à ce qui va arriver.
Un dernier mot sur l'EPR ? Il devait coûter 3.3 milliards et être livré en 2012
! Actuellement le coût est arrivé à 12.7 milliards et dans le meilleur des cas,
il sera livré en 2023, qui plus est à puissance réduite, à cause de ses malfaçons !
J'ai souvent utilisé lors de la rédaction de certains de mes articles, le site web d'Elisabeth Deswarte dédié à la Psychologie sociale.
Ce précieux site, créé en 2005, a été fermé et je trouve cela regrettable. Vous pouvez néanmoins le retrouver et le consulter avec intérêt sur le site web.archive.org. Rien ne se perd vraiment sur le web...
Son site est/était organisé en 4 grands blocs de ressources : les théories, les expériences, les dossiers de lecture et les vidéos. Ces blocs se complètent les uns les autres pour offrir une description riche et concise des principaux domaines de connaissance de la psychologie sociale (catégorisation, attitudes, stéréotypes, groupes sociaux...).
Le chargement est un peu long, mais voici le lien d'accès :
Article mis à jour le 13/02/2022 : Réponse à un commentaire "corrosif" (Voir en bas de page)
Je voulais écrire un article lapidaire, définitif, très court, avec seulement deux chiffres et quelques lignes d'explications (Car il suffit de deux chiffres en vérité pour régler définitivement la question du nucléaire).
Mais à la suite d'un commentaire "un peu" critique, j'ai jugé pertinent non seulement de répondre à celui-ci mais de également d'ajouter de nouvelles informations. Il y a donc 3 versions (ou phases de lectures) à cet article !
Version courte.😊
Premier chiffre : 4.9%
Le rapport de 2019 sur les chiffres clés de l'énergie,
publié par le Ministère de la transition écologique, indique (page 37, voir lien ci-dessous), que "la
contribution du nucléaire à la production énergétique mondiale a été
multipliée par 3 en 40 ans, atteignant 4.9% en 2016".(1)
La note d'information d'EDF sur le cycle du combustible nucléaire, publiée en 2012 (page 12, voir lien ci-dessous) précisait que : "Les ressources en uranium connues à ce
jour, permettent de garantir l’approvisionnement de toutes les centrales
nucléaires existantes dans le monde pour les 100 prochaines années".(2)
La Société Française d'Energie Nucléaire donne également le chiffre de 100 ans qui n'est en fait que celui donné par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique.
Vous trouverez une estimation plus optimiste de 135 années sur certains sites, comme celui de l'IRSN ou comme celui de la Commission canadienne de sûreté nucléaire. Mais sur le document produit en 2017 par cette commission, vous apprendrez que "Les ressources disponibles à l’heure actuelle – mines
exploitées, projetées ou potentielles – peuvent répondre aux scénarios élevés
de demande jusqu’en 2035"
Je vous rappelle que nous sommes en 2022 et qu'il faut "normalement" 10 ans pour construire un EPR, même si celui de Flamanville en est à 14 années de construction...
Résumé
Vous avez bien compris. Pour le nombre de centrales existantes (2) qui
ne fournissent que 4.9% de la production mondiale d’énergie (10% d'électricité), les ressources
disponibles en uranium sont de 100 ans.
Si, (soyons fous), vous triplez la part du nucléaire jusqu'à atteindre 15% de la production mondiale d'énergie, (sachant que durant les dix années de construction des centrales la consommation d'énergie aura augmenté), les ressources en uranium ne permettront même pas 30 années d'utilisation, alors que la durée de vie des nouveaux EPR est prévue pour 60 ans !
Le nucléaire ne représente RIEN et n'a AUCUN AVENIR dans le domaine de la production d'énergie. (3)
(1)Attention ! Ne vous faites pas avoir par EDF ! EDF clame en effet, haut et fort, que la part mondiale du nucléaire est de10%, mais il s'agit de la part de la production d'électricité! Ainsi, ils "oublient" les autres utilisations de l'énergie, dans les transports, l'industrie, le chauffage, etc. Et par la même ils oublient de préciser que plus de 65% de l'énergie produite par l'uranium est dissipée sous forme de chaleur en pure perte (sinon pour les oiseaux et les poissons).
Notez d’ailleurs que selon l’Agence Internationale de l’Energie, il est probable que la part du nucléaire dans le mix électrique mondiale restera constante, environ autour de 12 %, d’ici à vingt ans. (Info CNRS)
(2) Depuis 2012, le nombre de centrales existantes n'a guère évolué, sachant qu'il faut au moins 10 ans pour en construire une nouvelle et que les nouvelles ne font que remplacer les anciennes en fin de vie. Et quand je dis 10 ans, c'est pour être "gentil", car 10 ans, c'est déjà le nombre d'années de retard à la livraison de l'EPR de Flamanville dont le démarrage n'est pas prévu avant 2024 et surtout en mode réduit, à cause de ses nombreux défauts de conception.
(3)Pas d'avenir dans l'énergie pour produire de l'électricité, mais bien qu'écolo, je suis ingénieur et je ne
nie pas son intérêt dans le cadre de la recherche fondamentale ou pour des
applications plus pacifiques, comme la médecine nucléaire, ou (je vais en faire tousser certains), l'exploration spatiale(document plus technique, ici).
Version longue 😐
Informations complémentaires :
J'espère que ces deux chiffres, de sources incontestables, vous aideront à répondre aux victimes de la propagandes du nucléaire, qui ont grandi dans l'idée que cette énergie était miraculeuse et source de notre indépendance énergétique (acquise au prix de la présence de notre armée coloniale au Niger et au Mali).
Ne vous laissez pas abuser par les sophismes techniques du sinistre Jancovici, qui n'a pas dû mettre les pieds sur un site industriel depuis des décennies et qui vendrait sa mère pour une barre d'uranium.
Il aime dire par exemple que le charbon a tué plus de gens que le nucléaire et que par conséquent, le nucléaire est moins dangereux. C'est comme dire que les lits sont plus dangereux que les motos parce que plus de gens meurent dans un lit qu'en moto, ou que la grippe saisonnière est plus dangereuse que l'anthrax parce qu'elle tue plus chaque année. C'est un sophisme.
Comprenez bien qu'un seul et unique accident dans une centrale nucléaire suffit à rendre inhabitable un continent, ou tuer un océan. Voici encore deux preuves.
Tchernobyl :
En 1986, à Tchernobyl, dans les jours qui suivirent la
catastrophe, si Alexei Ananenko, l’un des ingénieurs travaillant
à la centrale, son confrère Valeri Bezpalov et le
chef de quart Boris Baranov, n’avaient pas eu le courage
d’aller dans l’obscurité, patauger dans l’eau radioactive accumulée sous le
réacteur en fusion, pour aller ouvrir des vannes d’évacuation et de drainer
l’eau, l’explosion qui s’en serait suivie aurait rendu l’Europe inhabitable pour 500.000 ans !
On vous dira que les Russes étaient des incapables (parce que communistes) et abrutis de vodka, mais fort curieusement, la stupeur passée, nos grands
spécialistes français du nucléaire, prirent la décision de hâter la fermeture des Centrales Graphites - Gaz (Chinon 2 et 3, St Laurent 1 et 2 et Bugey 1) qui
n’avaient guère plus d’enceinte de confinement que les réacteurs RBMK
soviétiques (telle que la centrale de Tchernobyl).
Fukushima :
Dix ans après la catastrophe de 2011, le Japon va
rejeter les 1,2 million de tonnes d’eau radioactive stockés dans les 1044
réservoirs de la centrale nucléaire de Fukushima. L’eau est dangereusement
polluée au tritium (non retraitable), qui peut se transmettre aux organismes
marins vivants et chargée de soixante-deux nucléides, dont du strontium-90 et du
césium-137.
Carte de l’amplitude des vagues du tsunami (Source :
National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA))
Légende de l'image mise à jour le 13/02/2022, grâce au commentaire éclairé d'un lecteur.
Voir ci-dessous.
Version très très longue ! 😉
Mise à jour au 13/02/2022 :
Je ne reçois pas souvent de commentaires, mais celui-ci constituant presque un cas d'école, je le publie ci-dessous avec mes réponses (en rouge).
"votre article est fumeux, cher Monsieur. C'est du grand n'importe quoi, comme quoi on peut faire croire ce que l'on veut avec des chiffres. Je vous le démonte en 3 lignes : - des gisements, ça fait comme le pétrole, on en découvre de nouveaux régulièrement ;
Faux : On ne découvre plus de nouveaux gisements de pétrole et l'uranium, tout comme le pétrole est lui aussi en phase de déplétion ; le pic de production ayant été dépassé dans les années 90.
Explications :
Pic pétrolier.
Concernant le pic pétrolier, je
pense qu'il faut vivre dans un placard pour ne pas savoir que plus aucun
gisement de pétrole d'importance conséquente n'a été trouvé depuis des décennies.
Il suffit pour s'en assurer de consulter les publications annuelles de l'Agence
internationale pour l'énergie ou les rapports des compagnies pétrolières.
Cet article publié sur le site de L'USINE NOUVELLE en 2018, donne un bon aperçu de la situation. Cliquez sur l'image ci-dessous :
Pic uranifère.
Concernant l'uranium, je veux bien
admettre qu'en France, aveuglé par la propagande gouvernementale, on puisse
ignorer que l'uranium soit dans la même
situation de déplétion (même si les documents d'EDF le confirment, comme je
l'ai prouvé dans mon article).
Les informations sont néanmoins très
nombreuses, si l'on sait chercher.
La bible sur le sujet, c'est le fameux Red Book qui constitue la référence mondiale reconnue sur l'uranium, préparée
conjointement par l'Agence pour l'énergie nucléaire (AEN) et l'Agence
internationale de l'énergie atomique (AIEA). Cliquez sur l'image ci-dessous pour télécharger la dernière édition de 2020 :
Je vous donne ci-dessous quelques grilles de lectures complémentaires :
"Pic d'uranium et durabilité de
l'énergie nucléaire"(Dylan Bedford 25 janvier 2018)
Extrait de l'article (Conclusion)
:Alors que les estimations du Livre rouge pourraient être trop optimistes ou
inexactes, dans le même temps, toute évaluation complète des réserves d'uranium
sur Terre nécessiterait l'inclusion de l'eau de mer dans l'uranium, dans la
croûte terrestre et également dans tous les gisements non
découverts. Ainsi, connaître ce montant avec certitude est presque
impossible. Cependant, nous savons que la quantité d'uranium (et de
thorium) est finie, ce qui a été à l'origine de la proposition de pointe de
Hubbert et des prévisions pessimistes des réserves d'uranium. En effet,
l'idée du "pic d'uranium" évoque des images d'un avenir sombre et
apocalyptique, dans lequel l'humanité a consommé toutes les ressources disponibles
et s'éternise pour le reste de son existence condamnée. Naturellement,
c'est une idée controversée. Cependant, quelle que soit la quantité
d'uranium actuellement disponible, nous devons toujours chercher à
planifier à l'avance et à garantir de nouvelles options énergétiques
renouvelables et durables. Alors que les ressources en uranium pourraient
potentiellement ne pas être aussi abondantes ou accessibles qu'on le pensait
autrefois, l'idée que nous allons simplement manquer d'uranium et donc ne plus
utiliser l'énergie nucléaire est pessimiste et ne tient pas compte non plus de
l'ingéniosité des scientifiques et des chercheurs. Les discussions sur
cette question ne doivent pas inciter à la panique ou, au contraire, endormir
les gens dans le confort ; nous devrions plutôt aborder le sujet avec
honnêteté et avec la détermination de créer un avenir meilleur et ne
tient pas non plus compte de l'ingéniosité des scientifiques et des
chercheurs. Les discussions sur cette question ne doivent pas inciter à la
panique ou, au contraire, endormir les gens dans le confort ; nous
devrions plutôt aborder le sujet avec honnêteté et avec la détermination de
créer un avenir meilleur. et ne tient pas non plus compte de l'ingéniosité
des scientifiques et des chercheurs. Les discussions sur cette question ne
doivent pas inciter à la panique ou, au contraire, endormir les gens dans le
confort ; nous devrions plutôt aborder le sujet avec honnêteté et avec la
détermination de créer un avenir meilleur.
Sur le site du MIT, cet article
publié en 2009 (dont j'avais parlé sur Transitio)
"La crise nucléaire à
venir" "Le monde est à court d'uranium et personne ne semble l'avoir
remarqué."
Extrait : "Le monde est sur
le point d'entrer dans une période d'investissement sans précédent dans
l'énergie nucléaire. Les menaces combinées du changement climatique, de la
sécurité énergétique et des craintes concernant les prix élevés et la
diminution des réserves de pétrole poussent les gouvernements vers l'option
nucléaire. La perception est que l'énergie nucléaire est une technologie sans
carbone, qu'elle rompt notre dépendance au pétrole et qu'elle donne aux
gouvernements le contrôle de leur propre approvisionnement énergétique."…
Sur le site de l'université de
Cornell :
L'avenir de l'énergie nucléaire :
faits et fiction Chapitre III : Dans quelle mesure les données du Livre rouge
sur les ressources en uranium sont-elles (non) fiables ?
Extrait : "Depuis plus de 40
ans, l'Agence pour l'énergie nucléaire des pays de l'OCDE et l'Administration
internationale de l'énergie atomique des Nations Unies publient un document
semestriel intitulé « Ressources, production et demande d'uranium ». Ce livre,
connu sous le nom de "Livre rouge", résume les données sur la
situation actuelle et proche de l'énergie nucléaire et présente les
connaissances mondiales accumulées sur les ressources d'uranium existantes et
attendues. Ces données sont largement considérées comme fournissant une base
précise et solide pour les futures décisions concernant l'énergie nucléaire.
Malheureusement, comme il est démontré dans cet article, ce n'est pas le cas.
Les ressources mondiales conventionnelles en uranium sont estimées par les
auteurs du Livre rouge à 5,5 millions de tonnes. Parmi celles-ci, 3,3 millions
de tonnes sont attribuées à la catégorie raisonnablement assurée et 2,2
millions de tonnes sont associées aux ressources présumées non encore
découvertes mais supposées exister. Notre analyse montre que ni les 3,3
millions de tonnes de ressources "assurées" ni les 2,2 millions de
tonnes de ressources inférées ne sont justifiées par les données du Red Book et
que les ressources exploitables réelles connues sont probablement beaucoup plus
faibles. Malgré les nombreuses lacunes des données sur les ressources en uranium,
certaines informations intéressantes et précieuses peuvent être extraites du
Livre rouge. Peut-être plus important encore, les données sur les ressources du
Livre rouge peuvent être utilisées pour tester « l'hypothèse économico-géologique », qui prétend par exemple qu'un doublement du prix de
l'uranium augmentera la quantité de ressources d'uranium exploitables d'un
facteur encore plus important. Les relations entre les ressources en uranium
revendiquées pour les différentes catégories de ressources et leurs estimations
de coûts associées s'avèrent clairement en contradiction avec cette
hypothèse."
On trouve partout nombre
d'articles sur le sujet. Il suffit de taper "pic uranifère"
"déplétion uranium", "pic de production uranium". En voici 2
exemples :
Extrait : Le pic de production de
l'uranium... "Il apparaît donc que toute volonté d’augmenter sensiblement
la production nucléaire mondiale se heurtera aux plafonds de production et à
des réserves limitées. Les militants qui préconisent une plus grande
utilisation de l’énergie nucléaire pour remplacer les carburants fossiles et
réduire les émissions de CO2 entretiennent donc des espoirs irréalistes, qui ne
tiennent pas compte des réalités du pic uranifère."
"La pénurie à venir d'uranium
condamne le nucléaire"
Isabelle Chevalley, chimiste,
présidente d'Ecologie libérale, Pierre Bonnard, physicien
Extrait : "Les 450 centrales existantes
consomment plus de combustible qu'il n'en est extrait. L'uranium marin est
pratiquement inexploitable.
Depuis 2001, le prix de
l'uranium a été multiplié par 10, passant de 7 dollars la livre à plus de 75
dollars en 2007. Cette augmentation massive du prix de l'uranium montre bien
l'incertitude qui règne autour de sa production. Le pic historique du prix de
la livre d'uranium se situait autour de 43 dollars vers la fin des années 70 en
raison de la conjonction de la demande militaire et de l'essor du nucléaire
civil.
Depuis 1991, on n'extrait plus
assez d'uranium pour couvrir les besoins des 450 centrales nucléaires civiles
actuelles. La différence est comblée par l'utilisation des stocks militaires.
En 2003, la demande en combustible nucléaire a été satisfaite pour moitié par
des ressources minières et pour moitié par des ressources militaires. (Voir
lien suivant)
Les gisements que l'on découvre
aujourd'hui sont presque tous plus pauvres en uranium que ceux déjà exploités.
De plus, un gisement n'est jamais exploité en totalité, par manque de
rentabilité, même à un prix élevé de l'uranium, ou du fait d'un risque
financier trop élevé. Cependant, vu qu'au prix actuel le combustible ne
pèse que 5 à 10% des coûts d'une centrale, la principale limitation provient de
la nature du gisement et des obstacles techniques à son exploitation, quel
qu'en soit le coût. Le manque d'uranium limitera ainsi peu à peu l'utilisation
d'une partie des centrales nucléaires entre 2015 et 2025. Puis la production
d'uranium diminuera et, avec elle, la production d'électricité nucléaire.
De quoi se faire du souci pour les nouvelles centrales à amortir en quarante
ans au moins..."
Concernant l'utilisation d'uranium
militaire pour pallier le manque de ressource minière, j'en avais déjà parlé
sur Transitio le 5 octobre 2013 "Pénurie d'uranium russe aux USA"
Je donnais, entre autres sources
dans mon article, celle du Département américain de l'énergie !
"- les réacteurs de 3ème et de 4ème génération n'ont pas du tout le même rendement que les générations précédentes et demandent moins de ressources ;"
Faux : Je vous invite à lire mon article rapportant les explications détaillées du physicien nucléaire Raymond Sené, concernant cette nouvelle génération de réacteurs qui est plutot une régression au niveau de la technique et de la sécurité qu'un progrès.
Concernant le "moins de ressources" je vous invite à lire plus loin mes explications sur le combustible MOX...
"- le nucléaire a un avenir assuré et qui survivra même à l'humanité : la fusion. "
Faux : Encore un de ces serpents de mer du nucléaire qui bluffent les candides depuis des décennies ! Je vous propose de lire cet autre article du physicien nucléaire Raymon Sené : "La fusion thermonucléaire, un défi, mais que du bluff"
"Par ailleurs : (1) part du nucléaire : vous oubliez une chose, l'énergie nucléaire ne permet de produire QUE de l'électricité, donc il est logique de comparer sa part avec les autres sources d'énergie produisant elles aussi de l'électricité. "
Bah oui mon gars, mais je l'ai dit en note n°1 en bas de l'article !
"Attention ! Ne vous faites pas avoir par EDF ! EDF clame en effet, haut et fort, que la part mondiale du nucléaire est de10%, mais il s'agit de la part de la production d'électricité! Ainsi, ils "oublient" les autres utilisations de l'énergie, dans les transports, l'industrie, le chauffage, etc.
Notez d’ailleurs que selon l’Agence Internationale de l’Energie, il est probable que la part du nucléaire dans le mix électrique mondiale restera constante, environ autour de 12 %, d’ici à vingt ans. (Info CNRS)"
"(2) nombre de réacteurs : si nous n'avons aucun nouveau réacteur depuis 2012, ce n'est nullement la faute au nucléaire. "
Faux : On sent que le gars s'abreuve aux tétines de la propagande actuelle du nucléaire, comme celle du pathétique Bernard Accoyer, président de l'Association pour la sauvegarde du patrimoine nucléaire et du climat" qui reproche dans un livre aux grands méchants socialistes, d'avoir cédé au puissant lobby des écolos du Larzac !
En réalité, en 2012, l'industrie du nucléaire était dans l'impossibilité de faire face à un plan d'ampleur de construction de centrales. Elle avait déjà fort à faire avec la coûteuse mise aux normes résultant de Fukushima et de la pénible construction de son EPR.
En 2014, le Journal Du Dimanche révélait même, sur la base d'un document interne d'EDF que près de 300 milliards d’euros devraient être investis dans les cinquante prochaines années si les centrales actuelles étaient reconstruites à l’identique et EDF chiffrait à 55 milliards d’euros le coût des travaux nécessaires pour prolonger la durée de vie de 58 réacteurs français de quarante à cinquante ans !
Techniquement, l'industrie du nucléaire a dû repartir de zéro. J'ai assisté dans mon travail au réveil difficile de ce "Phénix". Tous les concepteurs de centrales nucléaires étant partis en retraites. Il a fallu former une nouvelle génération d'ingénieurs. A ce problème, s'est ajouté celui de la désindustrialisation du pays. Tout cela explique, la lamentable saga de l'EPR, avec ses innombrables malfaçons, qui feront que, si ce réacteur de "seconde génération améliorée" démarre un jour, ce sera à la suite de nombreux essais avec une puissance réduite afin de ne pas faire un désert de la moitié ouest de la France un désert...
En revanche, pour ce qui concerne les pressions du lobby nucléaire,
n'oublions pas qu'en novembre 2011, AREVA était intervenu auprès du PS pour faire
modifier l’accord électoral qu’il venait de signer avec EELV, afin de sauvegarder son combustible MOX. Transitio en avait parlé à l'époque : "Une question de vie ou de MOX"
Le MOX est l'une de ces petites "merveilles" fabriquées par AREVA à partir du
plutonium et de l’uranium appauvri. Son avantage déclaré est que les 120 tonnes
de MOX produites chaque année permettent d’économiser 120 tonnes d’uranium sur
les 8000 tonnes nécessaires à notre parc nucléaire. Le second avantage du MOX,
c'est qu'il est classé par L’Agence Internationale à l’Énergie Atomique (AIEA) comme
un matériau "directement utilisable" pour la fabrication
d’armes nucléaires.
C'est probablement cette "amélioration" (120 tonnes d'économisées sur 8000) qui fait croire à notre commentateur que les centrales sont "plus performantes".
"(3) avenir pour produire de l'électricité : vous irez dire cela au Chinois, "
Notre ami compare un pays peuplé par 1.402 Milliard d'individus avec notre micro-pays peuplé de seulement 67 millions (soit 21 fois moins).
La Chine est obligée de poursuivre sur la voie du nucléaire pour les mêmes raisons que la France, parce qu'elle est en retard sur le développement des énergies alternatives et aussi parce que le nucléaire lui assure une hégémonie militaire. Mais de toute façon, la Chine se trouvera confronté aux mêmes soucis d'approvisionnement en uranium que la France. A la différence que son armée à elle sera immensément plus puissante...
Choisir la dépendance à une énergie aux ressources limitées, c'est la voie assurée vers de nouveaux conflicts. Les guerres pour le pétrole qui ont animées la fin du 20ème siècle vont être remplacées au 21ème siècle par des guerres pour l'uranium et ce qui reste de gaz, comme en Ukraine, par exemple.
Ukraine et nucléaire : 2022 - le gouvernement Ukrainien vient d'annoncer un nouveau programme de
construction nucléaire en collaboration avec les États-Unis et le fournisseur
de réacteurs Westinghouse. La conception du réacteur AP1000 devra d'abord
être déployée à la centrale nucléaire de Khmelnitsky, avec quatre autres unités
à suivre dans d'autres centrales nucléaires existantes. Source World Nuclear News.
Ukraine et gaz : 2014 - Le gouvernement ukrainien et le géant américain Chevron ont
signé un accord pour l'exploration et l'extraction de gaz de schiste dans la
région d'Oleski, dans l'ouest de l'Ukraine. Source Usine Nouvelle.
Ne nous laissons pas abuser par le sophisme proposé par notre ami. Le fait que nous n'ayons actuellement plus d'autre choix que de vendre notre âme au nucléaire, ne retire rien au fait que celui-ci soit une impasse !
La solution des Energies Renouvelables n'est réaliste que dans un modèle de société totalement différent de celui que l'on nous impose actuellement, avec sa croissance infinie (dans un monde fini) et une consommation à outrance, qui dépendent d'une exploitation mortifère des ressources naturelles et humaines. Il fallait y penser avant...
"il est clair qu'ils ne pensent pas comme vous. Par ailleurs, comment peut-on être écolo et ingénieur à la fois ? À la limite être ingénieur et faire de l'écologie, mais pas l'inverse. "
Je vous laisse réfléchir à la logique du personnage. Selon lui, un ingénieur, c'est fait pour bouziller la nature. Heureusement que la nouvelle génération de jeunes ingénieurs que j'ai vue arriver, ne partage pas ce point de vue !
"Et pour terminer : - Tchernobyl : pourquoi toujours mettre sur le dos du nucléaire un accident dont l'origine est uniquement imputable au régime de l'union soviétique de l'époque ??? Leurs réacteurs RBMK n'avaient pas la moitié des protections des réacteurs occidentaux de l'époque, et ils faisaient tout pour en cacher les faiblesses !! "
La tarte à la crème sur les Russes incapables et imbibés de vodka ! Je l'adore celle-là ! Plus sérieusement, je vous invite à lire les explications de Raymond Sené "Après Tchernobyl, EDF décida de fermer en hâte les centrale
Graphites - Gaz (Chinon 2 et 3, St Laurent 1 et 2 et Bugey 1) qui n’avaient
guère plus d’enceinte de confinement que les réacteurs RBMK soviétiques…"
Pour info il n'a dû que survoler mon article, parce que j'y ai évoqué ce point...
"- Fukushima : là c'est le bouquet, votre photo ne vaut rien, la légende est incomplète (en tant qu'ingénieur ça ne vous choque pas ??), et si vous vous seriez renseigné un tout petit peu, vous auriez vite appris qu'il s'agit d'un Hoax. source : http://radioprotection.unblog.fr/.../hoax-ecolo-la.../ Bref, votre "article" est une grosse blague ��"
Pour le coup, cette fois-ci, le quidam a raison "pour la photo" ! Je l'ai effectivement utilisée pour illustrer l'article de la Tribune et j'aurais dû me contenter d'utiliser la photo ci-dessous, ce que je vais d'ailleurs faire aussitôt en le signalant dans l'article !
Je remercie chaleureusement l'auteur de ce commentaire, car ainsi il m'aide à donner plus de crédibilité à mon modeste blog en l'enrichissant par les informations complémentaires que je vous donne ci-après !
Pour aller dans le sens de sa critique, Je confirme que certains sites antinucléaires ou écolos, n'hésitent pas à utiliser le même procédé de désinformation que les pronucléaires, ce que je trouve profondément regrettable. Car en utilisant les mêmes procédés déshonorants que son adversaire, on finit par lui ressembler.
Le site antinucléaire "Nucléaire Infos" effectue un travail honorable de désintoxe que je vous invite à consulter en cliquant sur l'image ci-dessus.
Ils ont effectivement signalé cette supercherie, s'en étonnant même, attendu que de vraies modélisations de la dispersion atmosphérique existaient, comme celle ci-dessous. Cette simulation du modèle HYSPLIT de la NOAA montre une libération continue de particules traceuses du 12 au 31 mars à un rythme de 100 par heure représentant le césium-137 émis par Fukushima Daiichi. Chaque changement de couleur des particules représente une diminution de la radioactivité d'un facteur.
En lisant avec attention l'article publié par Nucléaire Infos, je me suis arrêté sur les 2 cartes ci-dessous, beaucoup plus classiques, puisqu'il s'agit en l'occurrence d'une manipulation d'état.
"La carte de gauche est celle qui a été diffusée le 12 octobre 2011. La carte de droite date du 11 novembre 2011. Remarquez-vous ce qui s’est passé pour le département de Niigata, à l’est de la préfecture de Fukushima, tout le long de la côte de la Mer du Japon ? Dans la première carte figuraient de nombreuses zones marron-foncé (10 000 à 30 000 Bq/m2 de césiums 134 et 137) et même des zones bleues (30 000 à 60 000 Bq/m2). Dans la nouvelle carte : plus rien ! Tout est redevenu marron clair, c’est à dire la zone-plancher… Il se trouve que la majorité des zones qui avaient été reconnues comme fortement contaminées dans la première carte (région d’Uonuma) correspondent à la région productrice de riz la plus renommée de l’archipel. Pour Laurent Mabesoone, auteur de l’article qui dénonce la tricherie, « ce que nous avons devant les yeux, (…) c’est un superbe maquillage, c’est un énorme mensonge d’État. (…) Ils ont « sauvé » Karuizawa, le plus grand centre de tourisme de montagne, et Saku, le plus grand producteur de salades."
Les Japonais n'ont pas eu la chance d'être protégés comme nous en 1986 par l'anticyclone-cyclone des Açores (pendant 3 jours).
Le nuage radioactif de Tchernobyl ne touchera pas la France -
Archive INA
« Le World Nuclear Industry Status Report ( WNISR ) est
l'une des sources de données les plus fiables disponibles sur le sujet et
permet une compréhension impartiale et complète de l'état actuel de l'énergie
nucléaire dans le monde. ”
(Naoto Kan, ancien Premier ministre du Japon)
Les principales conclusions de WNISR2021 sont les suivantes
:
En 2020, la production électronucléaire a plongé d'une marge
sans précédent (>100 TWh), sauf au lendemain des événements de Fukushima
(2011-12), tandis que la capacité nucléaire opérationnelle a atteint un nouveau
pic à la mi-2021. Plus de capacité, moins de rendement.
Les énergies renouvelables non hydrauliques,
principalement l'éolien, le solaire et la biomasse, ont surpassé les centrales
nucléaires en matière de production d'électricité à l'échelle
mondiale. L'hydraulique à elle seule a produit plus d'électricité que le
nucléaire pendant la majeure partie des trois dernières décennies.
Pour la première fois, les énergies renouvelables non
hydrauliques ont généré plus d'électricité dans l'Union européenne que le
nucléaire, et les énergies renouvelables, y compris l'hydroélectricité, ont
généré plus d'électricité que tous les combustibles fossiles réunis.
L'ajout net de capacité nucléaire (nouveaux démarrages
moins fermetures) est tombé à 0,4 GW, contre > 250 GW pour les seules énergies renouvelables. Le
nucléaire n'est plus pertinent sur le marché actuel de la construction de
nouvelles capacités électriques.
Les petits réacteurs modulaires (SMR) bénéficient
d'une grande couverture médiatique et d'un peu d'argent public, mais ils ne
sont jusqu'à présent pas disponibles dans le commerce et ne le seront pas avant
10 à 15 ans, voire jamais. Les projets pilotes en Argentine, en Chine et
en Russie ont été décevants.
La situation à Fukushima, sur site/hors site, reste
instable. Les effets sur la santé et le bien-être sont
importants. Les estimations de coûts ont augmenté et vont actuellement de
223,1 milliards de dollars américains (gouvernement) à 322 à
758 milliards de dollars américains (indépendant). Les tribunaux
japonais ont acquitté les responsables du gouvernement/ TEPCO pour
leur responsabilité en cas de catastrophe, mais se sont prononcés contre
l'exploitation du réacteur dans certains cas.
L'énergie nucléaire a démontré une grande sensibilité
à la pandémie de COVID -19. Une première analyse montre qu'il a
une faible résilience face aux effets les plus courants du changement
climatique. La résilience du nucléaire continuera probablement de
décliner.
L'exposition du secteur de l'énergie nucléaire aux
activités criminelles, notamment les pots-de-vin et la corruption, la
contrefaçon et autres falsifications, ainsi que l'infiltration par le crime
organisé, pose une véritable question.