jeudi 13 février 2025

Transitio 2.0

Article mis à jour le 12 février 2025.



Transitio.net a déménagé sur Google !

    La première version de Transitio, mise en ligne le 4 févier 2012, a fini par disparaître car le logiciel que j'avais utilisé pour créer le site est devenu périmé et impossible à mettre à jour. La dernière fois que je l'avais consulté il avait compté plus de 845.000 lecteurs.
    
    Heureusement que j'ai créé ce blog de sauvetage à temps ! On y retrouve les 220 anciens articles de Transitio.net (qui ont été corrigés et mis à jour !), ainsi que tous les nouveaux, car TRANSITIO continue ! 

Transitio ? Pourquoi ce drôle de nom ?

    Le vieux dictionnaire Latin/Français, le Gaffiot donne la définition suivante du mot latin "transitio" : "action de passer, passage..."
    Je n'ai pas trouvé plus joli nom pour ce site dont l'objet est d'analyser la formidable période de transition que nous vivons : transition énergétique, économique et sociale.

Pourquoi ce site ?

    L'humanité a bien sûr déjà vécu maintes périodes de transitions (Je me passionne pour l'Histoire), mais assurément aucune n'a jamais eu l'importance de celle dans laquelle nous sommes engagés. La différence de celle-ci par rapport aux précédentes, c'est son extraordinaire enjeu : Soit la mutation profonde de nos sociétés, soit l'effondrement...

    Nous ne pouvons plus réagir aux grandes mutations de notre environnement comme nous le faisions depuis 20.000 ans. Plus possible de changer de vallée lorsque les ressources diminuent. Plus possible de découvrir de nouveaux continents ni d'exterminer, asservir ou coloniser d'autres peuples pour piller leurs ressources.
    Nous venons de réaliser que nous vivions dans un monde fini, et nous commençons de découvrir avec inquiétude que nos réserves énergétiques s'épuisent, et comme si cela ne suffisait pas, le climat se réchauffe !

    Vous comprendrez mieux le problème de l'épuisement des ressources dans une société finie en regardant l'excellente petite vidéo ci-dessous.



C'est qui Transitio ?

    Ingénieur thermicien, c'est en 2003 que j'ai commencé à prendre conscience de la crise vers laquelle nous allions. Ce fut à l'occasion d'un congrès professionnel auquel j'avais assisté. Un représentant du gouvernement, le député Jean Besson (à l'époque membre du conseil supérieur de l'énergie et administrateur de GDF), missionné par la ministre de l'Industrie pour rédiger un livre blanc de l'énergie (une sorte d'état des lieux), avait introduit la journée de débat par un petit discours. Quelle ne fut pas ma surprise de l'entendre dire que le gouvernement savait très bien qu'il n'y aurait plus de pétrole d'ici quelques décennies, ou que le peu qui resterait serait hors de prix. Il précisa même que la guerre que les USA venaient de commencer en Irak s'inscrivait dans cette perspective. Le sujet était déjà évoqué à l'époque dans mon travail, mais là c'était un représentant du gouvernement qui en faisait l’aveu.

    Étant amené à réaliser des études prospectives dans le cadre de mon travail (schémas directeurs énergie, plans climat, etc.), penser l'avenir était une nécessité. J'ai donc commencé à suivre avec la plus grande attention, la progression de cet épuisement des ressources énergétiques (fin du pétrole, du gaz, du charbon, etc.).

    Grâce à Internet il était plus facile que jamais d'accéder à de précieux documents, autant dans les grandes compagnies de l'énergie que dans les institutions internationales et les gouvernements. Très peu dans la presse mainstream, vous vous en doutez. La presse ayant de plus en plus vocation à former l'opinion qu'à l'informer, elle ne se contente la plupart du temps que de rapporter ce que des chargés de communication lui donnent. Ce disant, je ne porte pas de jugement de valeur, car lorsque l'on prend réellement la mesure du problème, on comprend la difficulté qu'il y a à en parler.

    Le fameux déni n'existe pas seulement avec le réchauffement climatique. Il est encore bien plus grand vis-à-vis de la crise énergétique. Les uns disent que l'on saura s'adapter au nouveau climat en s'habillant léger et en poussant la climatisation, et les autres croient dur comme fer que l'on trouvera une nouvelle énergie miraculeuse pour remplacer le pétrole (en l'occurrence, en France, c'est le nucléaire qui sert de miroir aux alouettes).

    Toutes les guerres qui ont lieu depuis plus de 20 ans, ont pour véritable objet l'énergie. Lorsqu'un conflit éclate ou menace d'éclater quelque part (Ukraine par exemple), il vous suffit de taper pétrole, gaz ou uranium, avec le nom du pays, et vous comprendrez !

    La crise économique perpétuelle, elle aussi, est une résultante de l'épuisement des ressources. Les économistes comprennent peu à peu (pas assez) que la fameuse croissance infinie nécessaire pour équilibrer le marché (remboursement des dettes), ne reviendra jamais plus. (Vous avez regardé la vidéo ci-dessus ?).

    Étant passionné d'histoire, de philosophie et même de psychologie, j'ai très vite compris que cette transition énergétique allait provoquer une transition sociétale majeure, sans commune mesure avec les périodes de transition précédentes que l'humanité avait traversées. (La dernière glaciation a réduit l'humanité de moitié, mais à l'époque nous n'étions que quelques centaines de milliers d'individus.) Raison pour laquelle j'ai de plus en plus souvent abordé des sujets de société, en plus des sujets relatifs à l'énergie.

    La grande différence de notre époque par rapport aux précédentes, c'est que nous bénéficions d'un savoir extraordinaire et (normalement) de notre expérience transmise par l'étude de l'histoire.

    Alors voilà, Transitio, c'est cela ; des années d'études de la transition, des centaines de documents précieux conservés dans mes archives et de temps à autres un nouvel article.

A l'origine du site, je concluais ainsi cette page de bienvenue :

"Vivons cette transition, ce passage, comme une heureuse opportunité et non comme une triste fatalité. Une formidable occasion pour les sociétés humaines d'évoluer...

L'avenir doit redevenir ce qu'il était autrefois, c'est à dire une source d'espoir, un projet. Ne gardons des legs du passé que le meilleur, enrichissons-nous des plus belles idées du présent et sourions à l'avenir.

L'avenir commence aujourd'hui !"

Alors bienvenue sur Transitio ! 

 

Petite mise à jour en 2022 : 

    Hélas, je ne suis plus aussi optimiste à présent. Pourtant, en 20 ans, énormément de choses sont allées dans le bon sens, principalement dans les domaines scientifiques et techniques et la date fatidique de la catastrophe climatique recule sans cesse depuis 50 ans. Mais dans le domaine de la pensée, c'est autre chose. Nous ne parvenons pas à nous libérer de certains déterminismes pesants hérités de notre longue évolution. Nos politiques se comportent comme s'ils vivaient encore au 19ème siècle, mais ils disposent des terribles moyens du 21ème. Quant à la population, comment ne pas constater avec inquiétude son ignorance grandissante, révélée par la pandémie de la COVID, et sa progressive mise à l'écart ?



Quelques conseils 😊
  • L'ancien site n'est hélas plus en ligne, raison pour laquelle certains lien des articles de ce blog risquent d'être rompus quand ils menaient vers des articles de l'ancien site. J'essaie de restaurer les liens au fur et à mesure.
  • Sur ce blog, on retrouve les articles par années, dans le menu à droite.
  • Transitio se trouve aussi sur une page Facebook sur laquelle je partage des infos que je juge intéressantes et où je publie également les articles de ce blog.
 
 
 
 
 
 

Guerre des ressources, bientôt le Groenland ?

"Creuse, bébé, creuse."

Source image : Courrier International avec un article intéressant :
https://www.courrierinternational.com/article/tensions-comment-le-danemark-tente-de-sauver-le-groenland-des-griffes-de-trump_226834


Chronique de la guerre des ressources

    Peu de temps avant l’élection du sinistre Donald Trump, j’ai vu apparaitre sur mon fil d’actualité Facebook, une vidéo de son fils Don Junior dans un gros 4 x 4 se promenant joyeusement au Groenland ! Trump père aurait parait-il entendu dire que les habitants du Groenland sont « MAGA », nom donné à ses supporters (Make America Great Again).  J’ai d’ailleurs vu pas mal de publications américaines inaccoutumées sur mon fil d’actualité à partir de cette période. Mais à présent je comprends mieux, vu que le patron de Facebook a rejoint le quarteron de malfaisants au service de Trump.

Le post de Trump faisant part de ses vues sur le Groenland.

Alors pourquoi le Groenland ?

    Regardez la carte ci-dessous, publiée sur le site du journal Le Monde en 2018. Vous comprenez mieux pourquoi d’après Trump, ce territoire est très important pour la sécurité économique des États-Unis. Vous remarquerez sur celle-ci les annotations concernant les effets "bénéfiques" du réchauffement climatique pour l'exploitation de toutes ces ressources...

Source :
https://www.lemonde.fr/international/visuel/2018/04/24/les-ressources-convoitees-du-groenland_5289725_3210.html

 

 
    Fort curieusement, les USA ne font pas partie des principaux pays à avoir été autorisés à explorer les richesse minières du Groenland, comme le montre le "camembert" ci-dessous :
Répartition, par pays d'origine, des entreprises responsables
des activités de forages miniers exploratoires depuis 1912
au Groenland, en poucentage de kilomètres forés.

    Cette autre carte est intéressante également parce qu'elle vous montre quels sont les pays qui d'une certaine façon, entourent géographiquement le Groenland. Vous allez tout de suite remarquer la présence des grands méchants Russes...

Source carte UP-Magazine :

https://up-magazine.info/decryptages/analyses/131731-annexion-du-groenland-quand-geopolitique-et-economie-sentremelent/ 

    Concernant les "grands méchants Russes" évoqués brièvement ci-dessus, je vous conseille la lecture d'un article intéressant que vous découvrirez en cliquant sur l'image ci-dessous...

 


    La visite du Prince hériter Don Junior est traitée dans cet article du site Les Échos : https://www.lesechos.fr/monde/ameriques/la-visite-du-fils-de-donald-trump-au-groenland-herisse-le-danemark-2141109

 

A suivre ?

 

 

mercredi 12 février 2025

Guerre des ressources, à Gaza on meurt pour le gaz !

 

Cette carte provient d'un article de 2010 du journal L'Express;
A noter que sur leur site, GAZA se trouve masqué.

Chronique de la guerre des ressources énergétiques

    Je l’ai déjà écrit de nombreuses fois sur Transitio. Quand il y a une guerre quelque part, faites une recherche en joignant au nom du pays le nom d’une énergie fossile.(Irak/pétrole, Mali/uranium, Niger/uranium, Ukraine/uranium/gaz, etc.).

    Je vais essayer de suivre de plus près l'évolution de cette guerre généralisée pour les ressources dont l’épuisement est signalé et redouté depuis plus de 20 ans ! Afin de pouvoir publier plus souvent, je vais faire des articles plus courts. Je vais aussi parfois, comme pour celui-ci, me contenter de partager avec vous un article trouvé sur le site d’un média officiel. Car je me fais peu d’illusions sur le crédit que l’on me donne, malgré le fait que je traite depuis plus de 12 ans de l'épuisement des ressources énergétiques et de ces guerres qui dissimulent leurs vrais motifs !

    Nos médias ne risquent pas de vous parler beaucoup de cet aspect de la boucherie qui se déroule en Palestine. La France est "un peu" impliquée dans cette guerre, d’une part en raison de sa vassalité envers les USA et d’autres part parce qu’elle est l’un des principaux pays vendeurs d’armes dans le monde ! (Et que nombre de nos médias appartiennent à des marchands d’armes). Qui plus est, cette guerre est source de haine entre deux communautés importantes de Français.Ne vous faites donc pas avoir par les discours de propagande rabâchés par nos médias...

    La vraie raison de la guerre à Gaza, ce n'est pas seulement de régler son compte au Hamas, un groupe effectivement terroriste, mais qui a été élu par des Palestiniens poussés au désespoir ; c'est aussi la volonté d’Israël de s’approprier les champs gaziers qui sont au large de Gaza ! C’est pour la même raison que Trump veut lui aussi mettre la main sur la bande de Gaza. Pas pour la transformer en "Riviera du Moyen Orient" comme le prétend ce sinistre personnage, mais pour y implanter des ports méthaniers et autres gazoducs.

    Je vous propose de lire cet article du journaliste Walid Abuhelal publié le 20 févier 2024 sur le site Middle East Eye. (Walid Abuhelal est un économiste et chercheur en économie arabe qui a occupé divers postes de direction dans le secteur privé en Jordanie et en Arabie saoudite. Il intervient régulièrement sur plusieurs chaînes d'information et sites Internet arabes.)

Source : https://www.middleeasteye.net/opinion/war-gaza-israel-brutal-drive-seize-palestinian-gas-reserves

La guerre contre Gaza est aussi une tentative israélienne de s'emparer des réserves de gaz palestiniennes

Les projets et ambitions de Tel-Aviv en Méditerranée orientale ne seront pas réalisés à moins qu'il ne confisque le champ gazier de Gaza

L’ampleur terrifiante des destructions provoquées par la machine de guerre israélienne à Gaza indique que l’objectif de cette attaque n’est pas seulement de détruire le Hamas.

On peut plutôt en déduire que cette agression a mis du temps à se produire, car Israël attendait le moment opportun pour déchaîner toute sa force militaire contre le territoire palestinien assiégé . 

Certains ont avancé que l'objectif d'Israël était de refouler la population de Gaza vers le Sinaï , et l'attaque du Hamas du 7 octobre a fourni un prétexte pour lancer cette opération. Le sionisme en tant qu'idéologie repose sur le déplacement des propriétaires fonciers par l'intimidation et la coupure des infrastructures vitales, ouvrant la voie à l'installation des colons israéliens.

Mais il existe une autre raison, plus importante, derrière la guerre actuelle d’Israël : les richesses prometteuses en gaz naturel découvertes dans l’est de la Méditerranée, plus précisément au large de Gaza.

Le champ gazier du Levant comprend les côtes de la Palestine historique (Israël et Gaza), de la Syrie , du Liban et, de l'autre côté, l'île de Chypre. On estime que ce champ contient environ 122 trillions de pieds cubes de gaz naturel.

Quant aux côtes palestiniennes de Gaza, British Gas a confirmé en 1999 que les réserves de Gaza Marine étaient estimées à 1,1 trillion de pieds cubes de gaz naturel. La même année, l'Autorité palestinienne a accordé à British Gas un contrat de 25 ans pour exploiter le champ gazier de Gaza Marine. Jusqu'à présent, après 25 ans, les Palestiniens n'en ont jamais bénéficié.

Cela est dû aux obstacles qu'Israël a placés sous de nombreux prétextes, y compris par exemple la crainte que les revenus servent à « financer le terrorisme » contre Israël.

Plusieurs gouvernements israéliens, d’Ehud Barak à Benjamin Netanyahu, ont donné leur accord aux Palestiniens à plusieurs reprises pour commencer à exploiter la marine de Gaza. Mais à chaque fois, Israël est revenu sur son accord.

Il est évident qu’Israël ne souhaite pas donner aux Palestiniens le moindre sentiment de souveraineté sur leur terre ou leurs eaux territoriales, ce qui constitue une preuve supplémentaire des intentions préméditées d’Israël de déplacer les Palestiniens de leurs terres historiques et de confisquer leurs ressources naturelles.

Outre le gaz naturel de Gaza, il convient de souligner qu’Israël vole le gaz naturel palestinien du  champ pétrolier et gazier de Meged en Cisjordanie occupée sous prétexte que le champ est situé à l’ouest de la ligne d’armistice de 1948.

Politiques expansionnistes

Alors qu’Israël n’a jamais pris au sérieux le soi-disant processus de paix ni le droit des Palestiniens à l’indépendance et à l’autodétermination, Netanyahou a adopté une ligne particulièrement dure. Le dirigeant le plus ancien de l’État a choisi la voie de la « paix économique », qui implique de légères améliorations des conditions économiques des Palestiniens vivant sous occupation afin de réprimer la résistance.

Dans le même temps, il s’est concentré sur des mégaprojets conçus principalement pour bénéficier aux Israéliens, tout en offrant potentiellement des avantages secondaires à la population arabe. 

À cet égard, il s’est concentré sur deux domaines principaux : transformer Israël en une porte d’entrée et un corridor reliant l’Est et l’Ouest, et faire de l’État un centre mondial pour les exportations de gaz naturel .

Le premier objectif est centré sur le corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe (Imec), qui reliera l’Inde à l’Europe via le Golfe et Israël.

En outre, face au risque persistant d’attaques en mer Rouge, l’Égypte et les Émirats arabes unis  ont travaillé avec Israël pour établir une route terrestre alternative via l’Arabie saoudite et la Jordanie afin de contourner la menace yéménite. Quant au deuxième objectif, Israël a déployé des efforts importants pour conclure des accords gaziers avec Chypre, la Grèce et l’Égypte.

Mais les plans et les ambitions d’Israël à cet égard ne seront pas complets tant qu’il n’aura pas confisqué les réserves de gaz de Gaza. Netanyahou a clairement fait savoir qu’il entendait contourner les aspirations du peuple palestinien, après avoir souligné l’année dernière que « celui-ci doit faire partie du processus [de paix], mais qu’il ne doit pas avoir de droit de veto sur ce processus ».

Scénarios d'après-guerre

La volonté d'Israël de s'emparer du gaz de Gaza peut expliquer en partie l'intransigeance de Netanyahou en matière d'initiatives de cessez-le-feu, car ce projet repose sur le maintien du contrôle sécuritaire d'Israël sur le territoire et l'expulsion de la population palestinienne. Les ministres israéliens ont ouvertement parlé de ces objectifs depuis le début de la guerre.

Parmi les éléments qui prouvent la validité de cette analyse, il y a deux points importants. Tout d’abord, il est surprenant qu’Israël ait accordé des licences à trois sociétés pour explorer le gaz naturel dans la zone marine au large des côtes d’Israël et de Gaza.

Cette démarche israélienne confirme ce que nous avons déclaré précédemment sur l'intention délibérée d'Israël de voler la richesse du gaz naturel des Palestiniens, en arguant que Gaza (Palestine) n'est pas un État souverain et n'a donc pas le droit de réclamer la souveraineté sur la Zone économique spéciale selon le droit de la mer ( CNUDM ), bien que la Palestine ait été acceptée comme membre observateur de l'ONU en 2012.

Israël n'a pas encore signé la Convention des Nations Unies sur la mer et n'a même pas délimité ses frontières maritimes. Il convient de noter ici que le Liban a insisté sur la démarcation de ses frontières maritimes avec Israël afin de garantir que le gaz naturel du Liban ne soit pas volé par l'État occupant.

Le deuxième point est le document préparé par le ministère israélien du Renseignement moins d’une semaine après l’opération « Inondation d’Al-Aqsa », qui identifiait essentiellement trois options pour la situation des Palestiniens à Gaza après la guerre.

Option A : La population restant à Gaza sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Option B : La population restant à Gaza et l’émergence d’une autorité arabe locale (non-Hamas). Option C : L’évacuation de la population civile de Gaza vers le Sinaï.

Le document  souligne que l'option C est la plus favorable pour Israël et qu'elle est réalisable. Selon le document, il suffit de faire preuve de détermination face à la pression internationale, en mettant l'accent sur l'exploitation du soutien des États-Unis et d'autres gouvernements pro-israéliens.

Pas de leadership unifié

Israël est conscient de l’énorme soutien politique dont il bénéficie de la part de l’Occident, en Europe et aux États-Unis.

Ces acteurs viennent de participer à la dernière Conférence de Munich sur la sécurité, dont l'objectif principal était la normalisation entre Israël et les États arabes par l'élargissement des accords d'Abraham , le corridor de l'IMEC , ainsi que la « menace » posée par l'Iran et ses alliés. En d'autres termes, la conférence s'est concentrée sur les préoccupations d'Israël, sans qu'il y ait eu de discussion sincère sur 75 ans de souffrances palestiniennes.

En raison de l’absence d’une direction palestinienne forte et unifiée depuis les accords d’Oslo , Israël a pu pendant des décennies mener librement sa politique expansionniste et coloniale en l’absence d’opposition palestinienne significative. Mais l’attaque du Hamas du 7 octobre a brisé cette illusion.

Israël considère le Hamas et tous les groupes de résistance palestiniens comme un obstacle à ses grandes ambitions régionales, notamment la saisie des richesses en gaz naturel de Gaza.

L’offensive choquante du Hamas le 7 octobre dernier a souligné les difficultés auxquelles Israël est confronté pour tenter d’imposer son programme dans la région. Le groupe armé a jusqu’à présent refusé de livrer les derniers otages israéliens, attendant un accord qui mettrait fin à la guerre et faciliterait la reconstruction de Gaza.

En fin de compte, l'objectif d'un État palestinien indépendant - ou du moins un État dans lequel les Palestiniens pourraient contrôler leurs propres ressources naturelles - est réalisable, mais il leur faut d'abord résister à l'assaut israélien à Rafah . Ce pourrait être la dernière chance pour Israël de déplacer la population palestinienne de Gaza.

Les opinions exprimées dans cet article appartiennent à l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.